Qu’elle soit synonyme de l’enfance, d’un retour à la nature ou bien de formes de précarité, la cabane est une jonction à de nombreux imaginaires. Sans chercher à en faire un objet d’étude scientifique et complet, cet article propose une divagation, concernant une généalogie politique de cette forme d’habitat. Si certaines personnes ont choisi de se retirer dans des cabanes pour mieux s’opposer à la société de leur époque, nous pouvons aussi remarquer que les grandes contestations de ces dernières années ont remis au goût du jour ce type de construction, afin de renforcer la lutte et la cohésion. De la Zad aux Gilets Jaunes, c’est une manière de prolonger l’élan collectif et d’ancrer un combat dans un lieu, dans le temps, mais aussi dans la vie quotidienne. Si bien qu’il est possible de retracer, au travers de ces constructions simplistes, une longue histoire d’une recherche d’harmonie avec la nature qui nous entoure, d’une vision critique de la société de consommation et de contrôle, ainsi que de l’espérance de rapports émancipés et libérés des chaînes qui nous contraignent au quotidien.
Depuis longtemps, des architectes théorisent le fait que la cabane a été la première maison de l’humain.e. Vitruve (architecte romain du 1er siècle av. J.-C.) imagine que le feu a permis aux humain.e.s de se rassembler et d’habiter ensemble, et qu’ils et elles ont construit un premier abri par nécessité, par besoin de survie aux intempéries. Selon lui, l’architecture serait une chaîne d’évolution formelle qui a débuté par l’abri primitif. Marc-Antoine Laugier, théoricien de l’architecture du XVIIIe siècle, va plus loin, louant la simplicité et la perfection formelle de la cabane. Celle-ci est composée de quatre poteaux, quatre poutres et un toit, elle permet de répondre à la nécessité de se protéger et requiert une forme d’harmonie avec la nature. Toute architecture qui imite ce principe…
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