L’union syndicale Solidaires de Bretagne et le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest dénoncent un conflit d’intérêt au sein du tribunal de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor. En cause : la présence d’un membre de la coopérative Triskalia parmi les assesseurs.
Le tribunal de Saint-Brieuc manque-t-il d’indépendance vis-à-vis du secteur agroalimentaire ? Oui, affirment l’Union syndicale Solidaires de Bretagne et le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest. Les deux organisations dénoncent le fait qu’un membre de la coopérative Triskalia ait été chargé de juger des affaires dans lesquelles la coopérative était incriminée.
C’est Claude Le Guyader, ancien salarié de la coopérative agricole sur le site de Plouisy (Côtes-d’Armor), qui a alerté le syndicat et l’association environnementale. Il a été chauffeur-livreur pendant des années pour Nutréa-Triskalia (qui commercialise notamment les marques Paysan Breton, Régilait ou Mamie Nova). Victime d’une intoxication aux pesticides à la fin de l’année 2009, il souffre depuis d’importantes difficultés respiratoires, douleurs diverses et céphalées récurrentes. Sa demande de reconnaissance en maladie professionnelle, déposée en 2010, a été finalement acceptée huit ans plus tard.
Licencié entre-temps pour inaptitude, il a obtenu en 2019 la reconnaissance du caractère abusif de son licenciement ; et souhaite désormais faire reconnaître la faute inexcusable de son employeur. Mais, le 10 décembre 2020, cette demande a été refusée par le pôle social du tribunal de Saint-Brieuc. Cela signifie que l’employeur n’a pas failli à son obligation de sécurité.
« Faire cesser immédiatement les situations de conflit d’intérêts »
En lisant le délibéré de ce dernier jugement, Claude Le Guyader s’est aperçu qu’un des membres assesseurs du tribunal, lors de l’audience publique du 8 octobre 2020,…
Auteur: Nolwenn Weiler
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