Une émeute ? Non, Sire, une insurrection ! — Philippe ARNAUD

Ces remarques portent sur une déclaration un peu lointaine (datant de plus d’un mois) mais comme leur objet – la contestation de la (contre)-réforme des retraites – est loin d’être obsolète, je vais y revenir quelques instants.

– Le 21 mars dernier, la veille de son interview, à 13 h, sur les chaînes nationales, Emmanuel Macron, devant les élus de son parti, a dit : « L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple ». Par « émeute », il faisait allusion aux nombreuses manifestations (parfois accompagnées de violences et de déprédations) organisées contre sa « réforme » (en fait sabotage) des retraites.

Remarque 1. Emmanuel Macron ne serait pas président de la République (le mot est important) si, le 14 juillet 1789, le 10 août 1792, le 27 juillet 1830, le 22 février 1848, le 4 septembre 1870 (entre autres), il n’y avait pas eu « d’émeutes » (pour reprendre son terme méprisant) qui renversèrent le pouvoir monarchique du moment. Si ces « émeutes » n’avaient pas eu lieu, la France serait encore un royaume (comme en Angleterre ou en Belgique) ou un empire (comme sous Napoléon III) et le chef de l’État s’appellerait Louis XXII, Charles XV, ou Napoléon VI. Et Macron devrait se souvenir de ce qu’était le roi à l’origine : un chef de bande, un brigand de grand chemin, un peu plus fort, un peu plus rusé et un peu plus impitoyable que les autres, qui, sans état d’âme, éliminait ses concurrents.

Et, peu après et continuellement au cours des siècles, l’Église, à grand renfort d’in-folios, de références scripturaires, de citations latines, de sermons et de catéchismes justifiait le coup de force originel, en expliquant au bon peuple combien il était salutaire et bénéfique de courber la tête et d’être exploité. Ce qui était le propre de l’idéologie.

Remarque 2. Plus précisément, ce terme d’émeute m’a remis en mémoire un passage des Misérables, de Victor…

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Auteur: Philippe ARNAUD Le grand soir