Une étude montre que les fous de Bassan sont menacés par la pêche industrielle

Les fous de Bassan, oiseaux de mer parmi les plus résilients, sont en danger : c’est le résultat d’une étude publiée fin novembre sur la survie interannuelle des fous de Bassan qui se reproduisent sur l’île Rouzic, au sein de la réserve naturelle nationale des Sept-Iles (Côtes-d’Armor), gérée par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). La population de cette colonie était en croissance constante depuis son installation en 1939. Elle a décliné depuis 2010 et stagne actuellement autour de 21.000 couples.

L’étude montre qu’entre deux séjours bretons, les fous de Rouzic passent la période internuptiale (novembre à janvier) au large de l’Europe occidentale, de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’en Méditerranée. Grâce à un suivi d’individus équipés de géolocateurs, les chercheurs ont constaté une chute brutale des taux de retour migratoire de ces oiseaux, de 100 % en 2006-2007 à moins de 30 % après 2015. En parallèle, la production moyenne de jeunes fous dans la colonie de Rouzic, qui était de 80% dans les années 1990 (1991-97), s’est effondrée à 40% entre 2012 et 2019, avant de remonter à 63% en 2020.

« Ces chiffres illustrent une baisse marquée des probabilités de survie des individus adultes qui suggère une compétition alimentaire avec la pêche industrielle autour du maquereau, proie favorite du fou de Bassan », explique la LPO dans un communiqué. Le déclin de la population de fous de Bassan coïncide en effet avec la chute du stock de ce poisson dans l’Atlantique Nord-Est en deçà de ses limites biologiques, dans un contexte où les quantités capturées par les pêcheurs restent bien supérieures à ce que préconisent les experts du Conseil international pour l’exploration de la mer (Ciem) pour garantir une pratique durable.

Les fous de Bassan composent également la majeure partie des 200.000 oiseaux marins qui sont chaque année victimes collatérales de la pêche dans l’Union…

Auteur: Reporterre
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