Une exposition professionnelle aux pesticides favorise la survenue de leucémie myéloïde aiguë

L’utilisation mondiale de pesticides n’a cessé d’augmenter depuis les années 90, passant de 1,5 kg/ha en 1990 à 2,6 kg/ha en 2016. Ainsi, les effets délétères potentiels sur la santé humaine de l’exposition aux pesticides constituent actuellement une préoccupation majeure de santé publique. Rappelons que les pesticides comprennent une grande variété de molécules, généralement classées en fonction de leur cible (herbicides, fongicides, insecticides).

Les effets cancérigènes des pesticides ont fait l’objet d’études approfondies, notamment en ce qui concerne leucémies lymphoïdes malignes, révélant un lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et l’incidence de lymphomes non hodgkiniens. Néanmoins, cette association n’a pas été clairement démontrée à ce jour pour les leucémies myéloïdes, en particulier la leucémie myéloïde aiguë (LMA) qui constitue le type de leucémie aiguë le plus fréquent chez l’adulte, représentant environ 1 % de tous les cancers. Cela est notamment dû à la définition inappropriée de la « LMA », mal caractérisé et souvent associée à d’autres leucémies (lymphoïde, myéloïde aiguë et chronique). En outre, comme la pathogénie varie d’une hématopathie maligne à l’autre, l’impact de l’exposition professionnelle aux pesticides ne peut être généralisé.

C’est pourquoi, une nouvelle méta-analyse des études cas-témoins, incluant des publications récentes et basée sur des critères d’inclusion rigoureux, était nécessaire pour éventuellement renforcer les résultats des études de cohortes et confirmer que l’exposition professionnelle aux pesticides augmente le risque de LMA. Ce travail, qui regroupe 14 études cas témoins publiées entre 1986 et 2017, est paru le 21 janvier dernier et confirme l’impact des pesticides sur la pathogénèse de la LMA.

Cette méta-analyse démontre une association entre l’exposition professionnelle aux pesticides et la LMA, bien que l’interprétation causale doive être formulée avec prudence. En effet, les études sélectionnées font état de facteurs de confusion non contrôlés entre les témoins et les patients atteints de LMA (comorbidités notamment).

De même, les liens dose-réponse sont des informations essentielles pour discuter de la causalité. Ici, les doses d’exposition n’ont été rapportées que dans trois études. Parmi celles-ci, il a été observé un risque plus élevé de LMA dans le groupe fortement exposé.

Par ailleurs, les résultats obtenus ont…

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Auteur: nadine