Les organisateurs des manifestations de dimanche contre l’antisémitisme ont pu, à bon droit, se féliciter d’une mobilisation importante. Mais le nombre n’est pas tout. Beaucoup d’observateurs (dont j’étais) ont pu le constater, il y avait peu de jeunes, et encore moins de représentants des minorités. Comme au moment de « Je suis Charlie », c’est une France blanche qui était dans la rue. On doit s’interroger sur les effets de cette journée dont une autre France, tout aussi légitime, s’est sentie exclue. Beaucoup ont pensé que cette mobilisation ne les concernait pas, ou même qu’elle se faisait contre eux, et en soutien à Israël. Un soupçon que ne démentait pas la tête de cortège où Sarkozy, Hollande et Valls, pour ne citer qu’eux, occupaient les premiers rangs.
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Comme si vingt ans de politique désastreuse au Proche-Orient s’étaient donné rendez-vous. Sans parler de Ciotti et Wauquiez, boutefeux de l’islamophobie. Un seul de ces personnages avait-il témoigné de l’empathie à l’égard des victimes de Gaza ? Un seul avait-il demandé le cessez-le-feu ? Un combat efficace et sincère contre cet antisémitisme dont il s’agit aujourd’hui ne peut pourtant se livrer sans que l’on prenne en considération la sensibilité de cette autre France, qui ne pouvait être là dimanche. Car l’antisémitisme qui explose depuis l’épouvantable attaque du Hamas, le 7 octobre, est évidemment corrélé au conflit.
Beaucoup ont pensé que cette mobilisation ne les concernait pas, ou même qu’elle se faisait contre eux.
Comme le dit très bien la sociologue Nonna Mayer (Le Monde du 11 novembre), cet antisémitisme « de tags, de…
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Auteur: Denis Sieffert