« Une grève générale, ça se prépare » – Entretien avec Laura Varlet, cheminote

Comment les syndicalistes préparent-ils la grève du 7 mars et sa transformation en grève reconductible susceptible de stopper le gouvernement (et d’aller au delà de la simple question de la retraite) ? Nous avons interrogé Laura Varlet, cheminote et syndicaliste à Sud Rail. Partisane d’un syndicalisme de lutte, elle fait partie de Révolution Permanente et souhaite construire une grève générale. Mais comment ça se fabrique, concrètement ? C’est ce dont nous avons discuté ensemble, ainsi que de son métier et de ses aspirations. Entretien par Rob Grams et Nicolas Framont.

Peux-tu nous parler de ton métier ? Quel poste occupes-tu en ce moment, comment ça se passe ?

J’occupe un poste d’aiguillage, mon travail consiste à faire circuler des trains, m’assurer qu’ils circulent en toute sécurité pour transporter des marchandises d’un point A à un point B. On gère aussi tout ce qui est travaux sur les voies, m’assurer que les cheminots qui travaillent sur les voies, réparent les rails etc. puissent le faire en sécurité. C’est nous qui sommes garants de leur sécurité et qui prenons les mesures pour que les travaux puissent se faire et les trains circuler. 

Je travaille en 3×8, en horaires décalés. Le matin c’est 6h-14h, ensuite 14h-22h pour les horaires de soirées, et 22h – 6h pour les horaires de nuit. Je travaille le week-end et jours fériés. 

Quand on pense cheminot on pense le plus souvent à “chauffeur conducteur de trains” mais ça recoupe une large variété de professions.

Le terme cheminot vient de “cheminer” : les cheminots étaient ceux qui cheminaient les voies pour s’assurer qu’il n’y ait pas de problème, faire les réparations…

Aujourd’hui dans l’imaginaire quand on entend cheminot on a beaucoup en tête les conducteurs alors qu’il y a énormément de secteurs à la SNCF et dans les boîtes privées de chemins de fer qui comportent elles aussi une variété importante de métiers.  

Il y a eu une grève sauvage qui avait éclaté au technicentre de Châtillon par exemple, pour la réparation des TGV de tout l’axe Atlantique et en une semaine de grève surprise ils avaient bloqués énormément de trains alors que d’habitude c’est un secteur ultra mal payé, avec des conditions de travail très dégradées. Et on a vu à ce moment-là à quel point ils étaient essentiels. C’est le cas de beaucoup d’autres métiers comme les aiguilleurs, ou la sous-traitance qui ne sont même pas considérés comme cheminots. 

L’aiguillage, c’est un métier stressant ?

C’est…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag