Une machine à licencier vise les chauffeurs de bus de Béziers

Au printemps 2021, trois employés du réseau BeeMob étaient l’objet de licenciements litigieux. A qui le tour, alors que l’UNSA, seul syndicat actif à l’intérieur de l’entreprise, semble très peu concerné ?

David Boutet, vingt ans d’ancienneté. Olivier Fonties, quinze ans d’ancienneté. Karim El Bakkali Arraki, douze ans d’ancienneté. Au printemps 2021, ces trois conducteurs du réseau de bus de ville de Béziers ont été radiés des effectifs de la Société Vectalia, qui les employait. Leurs licenciements avaient alors connu une répercussion médiatique. Est-ce cela qui avait mis un terme à cette série noire ? Leurs recours seront bientôt examinés par le conseil des prud’hommes. Mais voici que la machine à licenciements semble relancée de plus belle.

Une nouvelle série de convocations vise, depuis janvier dernier, un nombre nettement plus important de leurs collègues. L’un d’eux est même l’objet de conseils de discipline « à répétition

et ciblés, ce qui est la définition du harcèlement » estime une experte juridique qui s’intéresse à cette situation. A ce titre, l’employé concerné se tourne lui aussi vers les prud’hommes (qui sont les tribunaux paritaires compétents pour arbitrer sur le droit du travail).

Mais que se passe-t-il donc sur le réseau BeeMob dont les autobus, avec leurs cent cinquante chauffeurs (environ), assurent le transport public dans la ville de Béziers et les communes de son agglomération ? Comme aujoud’hui 80 % des réseaux sur le territoire, ce service est concédé à une société privée. On appelle cela une délégation de service public. Rares sont les collectivités qui poursuivent dans une exploitation de réseau en régie directe, par leurs propres employés (sinon la variante d’une Société d’économie mixte, ce qui est le cas de la TAM à Montpellier, où la puissance publique intervient encore très directement).

La délégation de service public à une société privée découle de la conception libérale capitaliste de l’économie et de la société. Le service public est assuré, mais confié à une boîte privée. C’est la transition qui est aussi en train d’être opérée à la SNCF, ou à la Poste. Dans les EPHAD, tout le monde fait mine de découvrir l’horrible logique qui en découle : l’exploitation privée place la recherche du profit au premier rang de ses préoccupations. Au 1er janvier 2019, il s’est passé que l’agglomération de Béziers a changé de société privée délégataire.

Pour une…

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Auteur: Le Poing