Une maraude avec du jaune

À l’origine, la petite équipe de Projet citoyen 34 s’est rencontrée sur les ronds-points. Il en reste de belles traces dans sa façon bien à elle de porter aide aux démunis.

Article publié dans le numéro 34 du Poing, imprimé en avril 2021

Pierre a posé sa guitare sur la grosse vieille poutre de bois qui sert, vaille que vaille, de buttoir et de banc au bord du terrain de pétanque en bas des Arceaux. Il déguste de délicieuses cuisses de poulet en sauce aux olives. Présent chaque samedi soir, il ne rate jamais la tenue hebdomadaire de la maraude de Projet citoyen 34. Parfois il l’égaye de ses chansons, à côté du petit feu de bois qu’entretient le vieux Nasser. « La question n’est pas de savoir si tu vas crever de faim ou pas. La question, c’est qu’ici, tu te sens bien, tu es reconnu. Tu m’appelles par mon prénom. Réciproquement ». Et on trouve le temps de parler.

À son côté s’est aussi assise Éléonore, l’une des figures de proue, et créatrice de cette maraude. Comme les autres bénévoles, elle prend le temps d’échanger. En arrivant, on fait le tour des présents, certains la boule de pétanque encore en main. « Au début de la maraude, il y a un an et demi, ces gens, habitués des lieux, nous ont fait une place, il nous ont accueillis, ne l’oublions pas » relève Éléonore. Bonsoir. Quelques mots. Parfois la vraie conversation. Tuyaux à échanger, débrouille à coordonner, nouvelles à prendre.Ce sera pareil avant de se disperser. Souvent, les plats distribués sont amenés par les bénévoles jusqu’à chacun, chacune, là où il se trouve, tous éparpillés sur le terrain. Pas question que se forme une queue : « c’est une image de relégation que je ne supporte pas » tranche Éléonore, qui explique : « beaucoup des gens ici passent leur journée à faire la queue, de service en service, parfois sans rien obtenir, avec des dossiers bloqués pendant des mois ».

Une fois le coup de feu passé, côté distribution des plats, c’est au tour de quelques-uns des bénévoles de partager entre eux : « Nous mangeons le même plat que les gens que nous aidons. C’est un principe ». Parfois accompagné d’un dessert, toujours d’un jus de fruit, un gâteau pour le lendemain matin, le plat unique « est chaud, de qualité, familial, fait maison, simple, tout à notre image ». Jusqu’à présent les dons, les collectes, les cagnottes, la bonne volonté de chacun, permettent de fournir le nécessaire, même si c’est ricrac.

L’installation est précaire : juste une table…

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Auteur: Le Poing