Une nouvelle année sous terre

Dans la journée du 31 décembre l’alarme aérienne retentit sur l’ensemble du territoire Ukrainien, pour la première fois depuis près de 3 mois la capitale, Kiev, sera frappée dans son centre ville et sa périphérie. Des dizaines d’explosions seront entendues par les habitants et alors que le maire de la capitale Vitali Klischko exhorte la population à rester a l’abri, un premier bilan tombe à 15h, au moins un mort et huit blessés dont une journaliste japonaise qui se trouvait dans l’hôtel Alfativo, éventré par un missile. Dans la nuit du nouvel an, suite à une nouvelle attaque au drone kamikaze iranien Shahed 131/136 le bilan s’alourdit à 5 morts et 50 blessés pour l’ensemble du territoire Ukrainien.

Nous sommes samedi, il est 13h30 et le bruit de l’alarme me réveille, encore embrumé par les restes d’alcool d’un vendredi soir arrosé. Je décide de me trainer péniblement jusqu’à la salle de bain. J’habite au dernier étage, à 200m de l’hôtel Alfativo mais par acquis de conscience et pour poursuivre ma nuit plus paisiblement, je suis la recommandation du gouvernement ukrainien dont la doctrine est « au moins deux murs de protection ». Un pour encaisser l’explosion, l’autre les shrapnels. Me voila couché sur un coussin, les pieds dans la douche et la tête appuyée sur les toilettes, je tombe dans un demi sommeil. Dans ce genre de moment chaque bruit devient suspect et même ensuqué j’ouvre les yeux à chaque fois que mon voisin fait tomber quelque chose au sol. Tout à coup, un bruit suspect me tire violemment du sommeil par une décharge d’adrénaline, comme si quelque chose venait de passer au dessus de l’immeuble. Je n’ai pas le temps d’y réfléchir qu’une explosion résonne dans tout l’immeuble, les murs tremblent. Ma première réaction est de me précipiter vers la fenêtre pour voir ce qu’il se passe, mais à peine suis-je devant, qu’une seconde explosion éclate. J’attrape mon pantalon, mon appareil photo, enfile un pull et mes chaussures et me dirige vers l’ascenseur. Là un père serre sa fille dans les bras et appuie frénétiquement sur le bouton d’appel. Nous nous regardons l’air effaré, je ne comprends pas ce qu’il dit mais nous savons tous les deux ce qu’il se passe et où nous devons aller. Il me fait signe de le suivre.

Un silence qui dit tout

Nous nous engouffrons dans le métro. Alors que dans la rue les sirènes commencent à se faire entendre, dans les couloirs du métro c’est le silence. Chacun échange des regards inquiets avec…

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Auteur: lundi-matin