Les espèces invasives, ou plus précisément exotiques envahissantes, sont au cœur de la problématique du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, comme le dévoile sans équivoque le tout récent rapport de l’IPBES. L’IPBES est en quelque sorte le GIEC de la biodiversité, un panel international de spécialistes de la biodiversité et de sa gouvernance.
Des milliers d’espèces sont aujourd’hui évaluées ou monitorées, notamment les espèces invasives. Il est crucial pour nous chercheurs de diffuser ces informations auprès du public ou des professionnels de l’agriculture par exemple, ou encore des milieux naturels afin d’informer, d’éviter les mauvaises pratiques, d’anticiper l’arrivée de ces espèces pour permettre une détection précoce.
Les impacts des espèces invasives
Certaines espèces invasives sont très visibles, comme les moustiques tigres, et sont évaluées ou encore font l’objet de campagne d’éradication comme le ragondin. Ce sont les impacts sur la santé animale ou humaine ou les impacts économiques qui sont alors évalués.
Les impacts écologiques sont plus difficiles à évaluer. Pourtant, ils sont très importants : il s’agit de comprendre la place des espèces invasives dans les écosystèmes, où elles peuvent remplacer des espèces autochtones ou causer des dégâts indirects (comme le rat noir qui favorise certaines espèces de plantes dans les îles) en s’insérant insidieusement dans les « biocénoses », ces assemblages d’espèces qui composent les écosystèmes (on parle aussi de communautés).
Mais les espèces invasives peuvent aussi passer inaperçues, notamment si elles ne provoquent pas d’impact évident (nuisible à une culture ou pour la santé) ou si elles ne présentent pas de comportement qui les rend détectables. Ainsi, pour de nombreuses espèces invasives mais discrètes, comme certains insectes, il s’agit d’une invasion silencieuse….
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Auteur: Romain Garrouste, Chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (ISYEB), Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)