Nous reproduisons ci-dessous un communiqué des personnels (syndicats, SDJ, collectif des femmes) du Parisien / Aujourd’hui-en-France protestant contre l’éditorial très orienté du 2 mars de leur directeur des rédactions, qui minimise les faits reprochés à Nicolas Sarkozy. Nous ne pouvons qu’encourager ce type de réaction, totalement justifiée, tout en regrettant qu’elle ne se manifeste pas plus souvent, par exemple lorsque le quotidien surveille les quartiers populaires, quand il nie les violences policières et soutient le ministre de l’intérieur, ou encore quand il s’acharne contre les grévistes… (Acrimed)
L’édito du jour, signé par le directeur des rédactions du Parisien / Aujourd’hui-en-France Jean-Michel Salvator, suscite de nombreuses réactions au sein de la rédaction. Les organisations syndicales (SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SNPEP-FO, SGLCE-CGT), la SDJ et le collectif des femmes se désolidarisent de ce texte dont la teneur ne correspond pas aux valeurs portées depuis 77 ans par Le Parisien.
Dans cet éditorial, qui accompagne un fait du jour sur la condamnation de Nicolas Sarkozy pour des faits de corruption et de trafic d’influence, Jean-Michel Salvator fustige « des décisions de justice » devenant, selon lui, « d’une sévérité accrue ou d’une intransigeance implacable ». Il n’appartient pas à notre journal de donner une opinion sur une décision de justice. Eclairer sur ses conséquences, oui. Le reste relève du commentaire.
Le directeur des rédactions fait ensuite maladroitement référence, avec indulgence, à la condamnation de Georges Tron, « pour agressions sexuelles à cinq ans de prison dont trois ferme », en omettant la condamnation pour viol aggravé, crime passible de vingt ans d’emprisonnement et en l’occurrence décidée par une cour d’assises et un jury populaire. En plus d’omettre une partie de la réalité, le propos est contradictoire avec l’engagement affiché par la direction de la rédaction, dans la charte de l’égalité signée en novembre dernier, de « veiller particulièrement à utiliser le vocabulaire approprié lorsqu’elle traite des violences faites aux femmes ».
Le directeur des rédactions minimise ensuite les faits reprochés à l’ancien président de la République : « Nicolas Sarkozy se voit reprocher d’avoir envisagé d’appuyer une promotion en faveur d’un magistrat (qui ne s’est pas faite). » Jean-Michel Salvator ne l’ignore pas : en matière de droit, il n’est pas nécessaire que l’avantage ait été accordé…
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Auteur: Acrimed