Une pétition demande au Parlement une taxe sur les superprofits « à la hauteur de la crise »

Au deuxième trimestre 2022, les entreprises françaises ont versé plus de 44 milliards d’euros à leurs actionnaires, un chiffre en hausse d’un tiers par rapport à 2021. Les multinationales hexagonales ont affiché des bénéfices record l’année dernière. Parmi les principales entreprises concernées figurent Total Énergies, BNP Paribas, Engie, LVMH, Stellantis ou Arcelor- Mittal. Le secteur de l’énergie n’est pas le seul concerné : par exemple, le transporteur CMA-CGM a dégagé plus de 14 milliards de dollars de bénéfices pendant les six premiers mois de l’année 2022. En parallèle, plus de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.

Dans cette situation, alors que le 49.3 déclenché par le gouvernement lors du vote du budget à l’Assemblée nationale a empêché tout débat parlementaire autour d’une taxation sur les superprofits des entreprises, l’Alliance écologique et sociale, un collectif d’ONG comme Les Amis de la Terre et Attac et de syndicats, a déposé fin novembre une pétition au Sénat afin de remettre le sujet des superprofits à l’agenda du parlement.

Si celle-ci recueille au moins 100 000 signatures, le Sénat devra examiner la demande et pourra déposer une proposition de loi : une opportunité majeure pour la justice sociale et écologique. La pétition à aujourd’hui réuni près de 17 000 signatures.

« La taxation des superprofits entérinée par le gouvernement ne rapporterait que 200 millions en France, alors que son potentiel de rendement est estimé entre 10 et 20 milliards avec des dispositifs ambitieux », défend l’Alliance écologique et sociale.

Pour être réellement efficace, cette taxation doit « concerner tous les secteurs et pas seulement le secteur énergétique comme le propose le gouvernement, poursuit le texte de la pétition. Des entreprises de l’agro-alimentaire, des transports ou encore de la finance ont aussi réalisé des rentes exceptionnelles grâce à la crise, qui ont contribué à augmenter le coût de la vie. Qu’est-ce qui justifie de ne pas les mettre à contribution ? »

Une telle taxe pourrait par exemple financer la gratuité dans les cantines et les restaurants universitaires, des tarifs réduits dans le train et les autres transports en commun, ou encore une aide massive pour rattraper le retard pris dans la rénovation des bâtiments sans hausse de loyer, envisagent les membres du collectif.

 Pour signer la pétition

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Auteur: Collectif