Une presse agricole dominée par les industriels et le syndicat majoritaire

Avec son aimable autorisation, nous reproduisons ci-dessous un article extrait de la dernière livraison de la revue Transrural Initiatives. Ce numéro (483) présente un dossier intitulé « Rapprocher médias et jeunes agriculteurs, ça urge ! », qui fait un tour d’horizon critique sur les rapports entre médias et monde rural, particulièrement sa jeunesse. On y trouvera (entre autres) un panorama critique du paysage médiatique ; une interview avec l’un des fondateurs du trimestriel d’investigation La Topette ; le témoignage d’une journaliste de la PQR (groupe Rossel) ; l’extrait d’une étude des chercheurs Ivan Chupin et Pierre Mayance concernant la « porosité des frontières entre les métiers de communicant et de journaliste dans le secteur agricole » ; plusieurs articles autour de l’éducation aux médias, etc. Celui que nous reproduisons dresse un portrait de la presse agricole : « Au-delà de l’influence des actionnaires et de la publicité, l’auto-censure et les intérêts communs ou liens personnels avec le secteur agricole orientent les sujets traités par les journalistes. » (Acrimed)

Au-delà de l’influence des actionnaires et de la publicité, l’auto-censure et les intérêts communs ou liens personnels avec le secteur agricole orientent les sujets traités par les journalistes.

Difficile de trouver dans la presse agricole une voix dissonante sur l’industrialisation de l’agriculture, la politique de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricole (FNSEA – le syndicat majoritaire) ou plus largement des enquêtes sur les principaux acteurs du monde agricole, notamment sur les questions sociales ou environnementales. De manière générale, la presse professionnelle se présente comme un outil pour aider des professionnels grâce à l’information sur leur secteur – marchés, législation, concurrence, produits – ou à des conseils pratiques pour mieux vendre, s’équiper…

La critique de ces professionnels, qui sont les lecteurs et les sources des journalistes, y est peu courante : la mainmise des industriels de l’agroalimentaire et de la FNSEA sur la presse agricole (environ 150 titres papier et internet), la proximité entre journalistes et communicants (cf. Transrural initiatives, n˚483, déc. 2020 – jan. 2021, p. X.) et le recrutement endogène des journalistes sont particulièrement poussés dans la presse agricole. Elle joue pourtant un rôle déterminant. « Elle montre des choses qui marchent, c’est une presse économique et de la réussite qui construit…

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Auteur: Fabrice Bugnot Acrimed