Une propriété de chasse condamnée à 120 000 euros d’amende pour préjudice écologique au marais Audomarois

Fin août 2021, une société de chasse a été condamnée par la Cour d’Appel de Douai pour avoir porté un lourd préjudice écologique au marais Audomarois, au nord-ouest de la région Hauts-de-France. L’étang a été agrandi, de nombreux habitats et tourbières ont été modifiés ou détruits, ce qui constitue une atteinte non-négligeable envers l’environnement. L’écosystème ne peut malheureusement pas véritablement être remis en état, car cela causerait d’autant plus de dégradations. Les dommages sont ainsi irréparables. Cette condamnation refait la lumière sur l’importance de protéger les zones humides, fortement menacées de disparition en France.

Le marais Audomarois se situe à la rencontre entre l’Artois et la Flandre. Vaste de 3726 ha, riche de 700 km de canaux, de paysages pittoresques, de 300 espèces de plantes dont 40 légalement protégées, de plus de 200 espèces d’oiseaux, de 26 espèces de poissons, c’est un réservoir biodiversité extraordinaire. Il a même été labellisé par l’UNESCO en 2013.

Pourtant, la société de chasse incriminée a creusé illégalement des plans d’eau à Clairmarais et Noordpeene sur leur terrain, dans le but de faire des mares de chasse. Ces lieux font partie d’une zone protégée, le Parc naturel des caps et Marais d’opale.

L’évaluation des dégâts et des coûts environnementaux est complexe. Les juges estiment que l’infraction « porte uniquement sur une mise en eau non autorisée de 1,5 hectare à l’intérieur du parc et sur une propriété privée ».

Après plus de 8 ans de procédure judiciaire, les propriétaires sont condamnés à 120 000 euros dont 40 000 euros d’amende avec sursis, et d’autres indemnités.

« On espère que cette condamnation mettra un coup d’arrêt à toutes les autres infractions que nous relevons dans le parc. Il y a beaucoup trop d’endroits où on s’affranchit des règles, avec des impacts très lourds sur les milieux. Ces interventions sont très dégradantes pour les paysages, les milieux et l’agriculture. » a commenté Luc Barbier, chargé de mission au marais Audomarois

Marais Audomarois – Crédit : Dominic Barnes

Les juges d’appel ont en outre condamné les propriétaires à enlever les matériaux potentiellement polluants déposés sur les terres dans un délai de six mois. A partir de ces délais, ils seront sous astreinte de 100 euros par jour de retard.

Le creusage des plans d’eau et l’aménagement de fossés a également provoqué une modification de…

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Auteur: Maïté Debove