Une question de génération. Vers un capitalisme sémiotique.

Il y a souvent dans l’éclosion publique d’une technologie, le sentiment d’une sorte “d’agir” magique.

Il y a 20 ans de cela, naissait Shazam, l’application qui permet de “reconnaître” n’importe quel morceau de musique. Souvenez-vous de cet étrange sentiment où la raison nous dit qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une reconnaissance de forme permise par l’étalonnage en direct d’une immense base de donnée mais où ne ne pouvons nous empêcher d’exprimer un sentiment premier d’incrédulité.

Le même chose se produisit avec les “générateurs automatiques de textes” : si initialement rudimentaires aient été les premiers, si redoutablement complexes soient aujourd’hui ceux produits par des modèles de langage dopés à l’apprentissage profond comme GPT-3, à chaque fois lors de la découverte de leurs productions c’est le même sentiment d’étonnement ; ce trouble, momentané, où même en connaissant la réponse à la question de savoir comment cela est possible, il nous demeure pourtant impossible de l’envisager comme autre chose qu’une forme “magique”.

Il faut imaginer la tête du premier passant croisant une voiture dans la rue, la tête de celles et ceux allumant pour la première fois les toutes premières télévisions dans leur salon, se souvenir aussi de la réaction des premiers spectateurs et des premières spectatrices des toutes premières séances de cinéma et du train arrivant en gare de la Ciotat et qui reculèrent en ayant l’impression qu’il se dirigeait vers elles et eux. Un trouble toujours. Un étonnement souvent. Une inquiétude parfois. Un moment d’incrédulité d’autres fois.

Générateurs d’images et “d’oeuvres d’art” (sic).

Ces derniers mois ont vu croître et se multiplier des “intelligences artificielles” assez facilement accessibles au grand public et capables de produire des images élaborées, troublantes, étonnantes, magnifiques parfois, décevantes d’autres fois, images générées simplement à partir de quelques mots ou de quelques lignes de texte, à partir d’un “prompt”. Les plus connues et les plus récentes de ces IA s’appellent MidJourney, Stable Diffusion, Dall-E 2 et Dall-E mini.

Selon leur propre descriptif il ne s’agit de rien moins que de “nouveau(x) système(s) d’IA capable(s) de créer des images et des œuvres d’art réalistes à partir d’une description en langage naturel.

Dans un article de décembre 2016 je revenais brièvement sur les origines de ce “langage naturel” comme interface…

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Auteur: Olivier Ertzscheid Olivier Ertzscheid