Une révolution féministe contre le capital. À propos de L’Arcane de la reproduction

Natalia Hirtz propose une lecture fouillée du livre classique de Leopoldina Fortunati, une contribution incontournable à l’analyse du capitalisme et à l’élaboration d’une stratégie féministe-révolutionnaire : L’Arcane de la reproduction. Femmes au foyer, prostituées, ouvriers et capital (traduit de l’italien par Marie Thirion), enfin proposé en français l’an dernier grâce au travail des éditions Entremonde. On pourra lire l’introduction du livre ici (ainsi qu’un article de L. Fortunati revenant sur sa trajectoire intellectuelle et politique), et Contretemps a également publié un entretien avec L. Fortunati qu’on pourra consulter ici.

Cet article est publié également par la revue Ouvrage.

Publié en italien en 1981, L’Arcane de la reproduction est enfin traduit en français. Cette contribution, indispensable à la compréhension de la théorie sur la productivité du travail de reproduction, est le fruit de débats auxquels Fortunati participe depuis les années 1970 au sein du collectif Lotta Femminista et de la Campagne internationale pour un salaire au travail ménager[1].

En faisant « fonctionner Marx à la lumière de la lutte féministe » (p. 41), cet ouvrage systématise les débats autour de l’extorsion de la plus-value du travail reproductif tout en fournissant un corpus théorique solide au mouvement féministe opéraïste qui, comme le rappelle Fortunati, appliquait une analyse « marxienne du travail productif à un travail qui, au regard des catégories marxiennes, ne « pouvait » être considéré comme tel » (p. 44). En traduisant l’analyse empirique de ces luttes féministes en théorie politique sur la valeur du travail de reproduction, L’Arcane de la reproduction a contribué à l’élaboration d’une nouvelle critique de la valeur.

Fortunati s’appuie et approfondit la thèse développée par Mariarosa Dalla Costa (sociologue, fondatrice de Lotta Femminista) qui, dans…

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Auteur: redaction