Une « sécurité économique » pour développer les entreprises coopératives d'intérêt social ou écologique

La différence fondamentale entre une coopérative et une société de capitaux est la relation inverse qui existe entre le capital et l’objet social. Dans une société de capitaux, les propriétaires se réunissent pour valoriser leur capital, l’objet social – ce que va produire l’entreprise – est le moyen qui leur permettra cette valorisation. Dans une coopérative, c’est l’exact inverse : on se réunit autour d’un objet social qui correspond à un besoin social ou écologique, le capital est au service de celui-ci.

Dans la société de capitaux, il n’y a aucune limitation à la rémunération du capital (les dividendes versées aux actionnaires). Dans la coopérative, celle-ci sera limitée à un dédommagement pour avoir immobilisé une somme d’argent pour les besoins de l’entreprise.

Malgré le capital, la démocratie coopérative

Ce renversement de la relation entre capital et objet social a aussi une incidence sur l’organisation collective des prises de décision. Si le capital est la motivation première de la société, il est alors logique que les prises de décision se fassent sur la base du nombre de parts ou d’actions détenues. Le principe du suffrage censitaire s’applique alors. À l’inverse, dans une coopérative, comme les individus se réunissent sur la base de l’objet social, les prises de décision peuvent se faire sur le principe d’une voix par personne quel que soit le nombre de parts détenues. La démocratie fait son apparition dans l’entreprise coopérative, ce qui est impossible dans une société de capitaux.

La Sécurité économique est une proposition de régime obligatoire interentreprises – comme la Sécurité sociale – dans lequel une partie de la richesse produite est mutualisée pour être redistribuée

Si les règles coopératives permettent l’éclosion de la démocratie dans l’entreprise, il n’en reste pas moins vrai que le capital coopératif est peu attractif : comme dans une société de capitaux, il est à risque. En plus, si l’entreprise se maintient, on n’en retirera qu’une rémunération limitée. Pour le dire autrement, on n’investit dans le capital coopératif seulement parce que l’entreprise en a besoin et aucunement par intérêt. Si on pouvait diminuer le besoin en capital, ce serait une formidable opportunité de développement des coopératives.

Démocratiser l’entrepreneuriat

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Auteur: Benoît Borrits