Une sentence de mort

« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». C’est ainsi que se nomment les rendez-vous organisés par Sébastien Valignat pour l’année en cours. Et c’est au Théâtre de Chatillon, ce lundi 2 décembre, qu’aura lieu la séance consacrée au livre de Jean-Charles Stevens et Pierre Tevanian (présent à cette rencontre) : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort, et aux problèmes qu’il aborde – à commencer par les effets meurtriers des politiques dites de « maîtrise des flux migratoires ». Le livre déconstruit mot à mot le credo utilisé depuis des décennies pour nous faire accepter l’inacceptable : ce fameux « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Ils en dévoilent tous les présupposés mensongers, par omission ou par excès, tous les implicites fallacieux, tous les glissements sémantiques, et rétablissent un certain nombre de réalités en mobilisant tous les acquis des sciences sociales, de la démographie à l’économie en passant par l’histoire et la sociologie. Au terme de ces 77 pages aussi claires et simples que précises et documentées, ce n’est pas simplement un Roi qui se retrouve nu, mais tout un État et toute une société qui est mise devant son accablante, son effarante, sa criminelle responsabilité. L’évidence et la bonhommie du dicton volent en éclat, son infamie est démontrée, et l’enjeu véritable de la question migratoire remis en lumière, au coeur de notre pensée : acceptons-nous cette politique de mort, ou prenons-nous au sérieux les principes de liberté, d’égalité, de fraternité, et tout simplement d’assistance à personne en danger ? De cet enjeu, les pages qui suivent – les quatre premières du livre – donnent un aperçu.


Proférés pour clore toute discussion, ces dix mots semblent constituer l’horizon indépassable de tout débat sur les migrations. En France comme en…

La suite est à lire sur: lmsi.net
Auteur: Jean-Charles Stevens, Pierre Tevanian