« Une société qui chie dans l’eau potable n’a pas d’avenir »

LR&LP : Qui est concerné par la low-tech ?

Quentin Mateus : « Historiquement, la genèse du mot low-tech en France, c’est d’un côté Corentin de Chatelperron, de l’autre Philippe Bihouix. Même s’ils avaient deux approches complètement différentes, c’était tous les deux des ingénieurs français.

Ils ont eu en commun de parler d’abord de la low-tech comme d’objets, de solutions techniques, et d’avoir eu à cœur de les populariser avec un discours qui était plutôt technocentré. Et je pense que ce discours-là a participé au fait que ce sont surtout des ingénieurs qui ont parlé à des ingénieurs, si je caricature.

Donc la sociologie initiale de ce terme, c’est le monde des connaisseurs de la technique. Les ingénieurs, les makers, les inventeurs, un certain nombre de scientifiques, d’acteurs du développement… Les premiers discours laissaient penser : ça a l’air pertinent, mais il faut que les ingénieurs s’en occupent.

Enquête 08 Cargonomia & Veloma © Julien Lemaistre – Low-tech Lab

LR&LP : Cette sociologie a-t-elle évolué ? 

Ces dernières années, il y a eu une volonté de sortir la low-tech de ce microcosme de départ. Parce que l’idée était bien de donner l’envie et les moyens à tout un chacun de vivre en harmonie avec son milieu. Une certaine évolution des discours s’est aussi accompagnée d’une évolution des gens qui se sentaient concernés.

Après les profils commerciaux puis Sciences Po, aujourd’hui, de plus en plus, ce sont des collectivités qui nous contactent. Des élus, des PME, des acteurs de la recherche qui veulent accompagner certaines filières à changer d’outils de travail, passer à des solutions plus low-tech moins dépendantes du marché, de l’énergie…

Quentin Mateus à la Réunion Projet Territoire Low-tech – Concarneau le 08/02/2023 © Low-tech Lab

La ville de Boulogne Billancourt, la région Bretagne, la région Bourgogne Franche Comté, la ville de…

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Auteur: Marine Wolf