Alors que s’ouvre la COP28 à Dubaï, les rapports de force économiques entre grandes puissances sont de plus en plus orientés par les questions énergétiques. Si les compagnies occidentales ont longtemps dominé le marché du pétrole, ce sont désormais les puissances du Golfe et la Chine qui détiennent la majeure partie des ressources, gérées par d’énormes multinationales. Apporter des réponses à la crise climatique et à l’omnipotence des industries fossiles nécessite de comprendre les configurations contemporaines énergétiques et économiques qui opèrent dans ces régions du monde.
Dans ce texte, traduction d’un chapitre qui figure dans le livre récemment publié Dismantling Green Colonialism: Energy and Climate Justice in the Arab Region (coordonnée par Hamza Hamouchene et Katie Sandwell pour les éditions Pluto Press), Adam Hanieh décrit les nouveaux rapports de force entre compagnies pétrolières, à la lumière des évolutions de long terme, et analyse les politiques actuelles des États producteurs de pétrole[1].
Au début de l’année 2023, les plus grandes compagnies pétrolières et gazières privées du monde ont commencé à publier leurs résultats financiers pour 2022. ExxonMobil a ouvert la voie en affichant les plus gros bénéfices de son histoire, soit 55,7 milliards de dollars. Le groupe anglo-néerlandais Shell a fait de même, après avoir franchi lui aussi une étape historique après 115 ans d’existence, en enregistrant des bénéfices de près de 44 milliards de dollars, soit plus du double de ceux réalisés en 2021. Au total, les cinq principales « supermajors » pétrolières occidentales – ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et TotalEnergies – ont déclaré un total cumulé de 200 milliards de dollars de bénéfices, soit un profit de 23 millions de dollars par heure en 2022. La même année, le coût financier des dix plus grandes catastrophes liées au climat s’est élevé à environ 170…
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Auteur: redaction