La zone côtière, partout dans le monde, attire d’importantes populations. Aujourd’hui, environ 40 % de la population mondiale vit à moins de 100 kilomètres des côtes. Cette proportion devrait se maintenir d’ici 2050. Depuis l’Antiquité, la majorité des grandes métropoles sont côtières, et plus spécifiquement situées au niveau des estuaires.
Les estuaires intègrent, par ailleurs, des écosystèmes parmi les plus riches et diversifiés de la planète, jouant entre autres un rôle crucial de protection et de « nurserie » pour de nombreuses espèces marines.
Cependant, les estuaires collectent également les apports fluviatiles issus du lessivage des sols des bassins versants, et des effluents urbains et industriels locaux, notamment lors de fortes précipitations. Ces apports chargés en particules sédimentaires sont souvent pollués (nutriments, matière organique, polluants chimiques et microbiologiques, microplastiques). Ils affectent les écosystèmes de diverses manières : extinction de la lumière nécessaire à la photosynthèse, blooms phytoplanctoniques, hypoxie (désoxygénation), perturbation des fonctions biologiques de reproduction et de croissance des organismes, voire mortalité dans les cas extrêmes.
La pression démographique et le changement climatique, qui modifient des paramètres clés du milieu comme la température, la salinité, l’acidité ou l’oxygène, vont contribuer à dégrader l’état chimique et écologique des estuaires, et plus généralement de la frange côtière. Leur évolution est cependant difficile à prédire car ce sont des systèmes complexes (eaux douce et salée qui se mélangent, sédiments d’une grande variété, myriade d’organismes vivants), soumis à diverses influences topographiques (irrégularités des fonds et du rivage) et dynamiques (marée, vent, surcote marine, vagues, turbulence), et qui interagissent à différentes échelles d’espace et de temps.
Nous…
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Auteur: Georges Chapalain, Directeur de recherche du développement durable en océanographie côtière, Cerema