Universités : le temps de désobéir est venu.

Nos étudiant.e.s n’en peuvent plus. Celles et ceux qui n’ont pas encore abandonné, celles et ceux qui n’ont pas encore sombré dans la dépression ou dans des comportements compulsifs nous le disent chaque jour : ils et elles ne s’attendent plus à rien. Et c’est peut-être ce qu’ils nous disent de plus terrible. Ils et elles ne s’attendent plus à … rien. Ils se refusent même à espérer vu que chacun de leurs (minces) espoirs est douché, rincé, lessivé, soit par l’absolu et souverain mépris du gouvernement qui n’a jamais un mot pour eux, soit par l’incurie des directives ministérielles qui prétendent ordonner un impossible, soit par la parole même des équipes administratives et pédagogiques qui ne peuvent qu’annoncer une consigne la veille et l’annuler le lendemain. Nous ne fabriquons plus rien d’autre que du renoncement et de la résignation. C’est encore plus qu’insupportable, c’est au-delà de l’anormal, et ce sera désormais sans moi. 

Le régime d’examen mis en place en cette période de partiels est lui aussi un pur scandale à la fois sanitaire (des étudiants en médecine se sont vus signifier qu’ils redoubleraient leur année s’ils ne se présentaient pas à l’examen, même s’ils étaient positifs au Covid, se trouvant donc avec le choix entre redoubler ou contaminer une promotion entière), mais aussi logistique et humain (on les confine chez eux pendant des mois et on les oblige à revenir souvent de loin pour 2 ou 3 jours d’examens parfois étalés sur plusieurs semaines). 

Les happenings des cours de rue ont rempli leur effet : permettre de parler de la souffrance étudiante, permettre d’inscrire, au moins un temps dans l’agenda social, médiatique et politique la situation et la parole de ces 2,5 millions de jeunes gens et de jeunes filles. Il faut continuer. Continuer d’en parler et de (les) rassurer. Mais cela ne suffit pas, cela ne suffit plus. Il faut agir. Et agir vite. 

Sur certains campus les CROUS se contentent de…

Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid
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