Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet, le Niger est en pleine ébullition. En particulier, les manifestations contre la présence française se sont multipliées. Les causes de cette explosion sont nombreuses : l’enlisement de l’opération Barkhane, la montée du terrorisme ou encore la corruption endémique du régime. Mais la situation actuelle est aussi le symptôme de transformations plus profondes qui viennent éclairer les relations entre la France et le Niger.
Quoi qu’en dise la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, la Françafrique n’est pas « morte ». Elle grève toujours le pays, nourrit le ressentiment anti-français et peut être instrumentalisée par d’autres puissances étrangères comme la Russie ou la Chine.
La crise nigérienne est « le dernier soubresaut de la longue agonie du modèle français de décolonisation incomplète », assure ainsi l’intellectuel Achille Mbembe. Pour le journaliste-écrivain Seidik Abba, président du Centre international d’études et de réflexion sur le Sahel, « la colère qui s’exprime aujourd’hui dans les rues de Niamey ne peut être considérée comme épidermique. Le sentiment de rejet vient de loin et le récent comportement de la France a réveillé une impression de paternalisme et d’arrogance coloniale », souligne-t-il dans un entretien au Média.
« Troisième producteur d’uranium au monde »
Classé parmi les pays les plus pauvres du monde, le Niger souffre d’une instabilité politique chronique avec pas moins de cinq coups d’État en soixante ans. Ce qui fait dire à l’anthropologue Jean-Pierre Olivier de Sardan que le pays possède « une culture putschiste ». Il a aussi vécu de nombreuses famines dont les causes ne sont pas seulement naturelles mais également liées à la politique néolibérale imposée par le Fonds monétaire international (FMI) sous la forme des « programmes d’ajustement structurel » : ceux-ci poussaient…
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Auteur: Gaspard d’ ALLENS