Urgence environnementale et action publique : le grand décalage ?

  • Conférence-débat organisée par Chronik et animée par Margot Holvoet, à l’Académie du Climat (Paris 4e)
  • Invitée : Audrey Boelhy, militante pour le climat

 

Alors qu’été après été, le monde s’embrase, quand il ne disparaît pas sous des pluies diluviennes, que les villes étouffent, que les morts et les dégâts irréversibles s’accumulent, les gouvernements du monde entier consentent à peine quelques inflexions à leurs feuilles de route. Le « business as usual » prédomine : les émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales continuent de croître, et la ville s’obstine à étendre son emprise sur les campagnes, anéantissant la biodiversité et avec elle, nos meilleures chances de résilience. Ainsi en France, alors qu’une partie du territoire était en proie aux flammes et que les Français peinaient sous la canicule et la sécheresse combinées, le parlement adoptait une loi pouvoir d’achat faite de dizaines de milliards de subventions aux énergies fossiles (remise à la pompe, aide au fioul…). Le paradoxe est désormais criant.

Contre ce court-termisme, il est pourtant possible d’investir, dans les mêmes montants, dans la décarbonation de l’économie et en premier chef de nos transports (pistes cyclables, structuration d’une filière vélo, transports en commun…). Dans le même temps, on encourage les citoyens à multiplier les « petits gestes » du quotidien. Essentiel certes, tant la crise environnementale nous concerne tous au premier chef. Mais largement insuffisant, voire à certains égards contre-productif (https://www.liberation.fr/debats/2019/12/01/l-ecologie-conviction-versus-action_1816037/) : les entreprises et l’Etat forment la part du lion du problème et potentiellement, de sa solution. En outre, appeler aux efforts de chacun quand quelques-uns (parfois les mêmes) continuent de faire croître leurs émissions (avec les fameux jets-privés) relève de l’insolence. Ce divorce entre constat de l’urgence d’une part, et sentiment de l’impuissance de chacun, d’autre part, porte désormais un nom : l’éco-anxiété.

Dès lors, comment les citoyens peuvent contribuer, par-delà les petits gestes, à une transformation en profondeur du logiciel de l’action publique ? Quel peut-être leur rôle dans la prise de conscience mais surtout, dans le passage à l’acte de la puissance publique ?

Pour en parler, nous recevons Audrey Boelhy, militante pour le climat, engagée en particulier contre les nuisances aériennes dans le secteur de Roissy, à…

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Auteur: La rédaction