Vaccin anti-Covid : il aurait fallu « un débat public », regrette Chantal Jouanno

Vaccin AstraZeneca, en février 2021. – Wikimedia Commons/CC0 1.0/gencat cat

Covid-19

La loi sur le passe vaccinal a été adoptée par l’Assemblée nationale dimanche 16 janvier par les députés La République en marche (LREM), la majorité de Les Républicains (LR) et par quelques socialistes. Cette loi impose le passe vaccinal pour l’accès aux restaurants, lieux de culture, transports ferroviaires, activités sportives, etc. Il ouvre la possibilité pour les tenanciers de ces établissements de vérifier l’identité des porteurs. Alors que la pandémie semble avoir passé un pic, il ne fixe pas de terme à cette mesure ni clause de revoyure. Le député France insoumise François Ruffin a reproché aux députés d’avoir « perdu leur âme » en acceptant cette loi liberticide. Les groupes France insoumise (LFI) et du Parti socialiste (PS) ont annoncé qu’ils saisiront le Conseil constitutionnel.

La loi intervient dans un contexte tendu, où le débat sur la vaccination et la lutte contre le Covid-19 n’ont pas été menés sereinement. Jeudi 13 janvier, la Commission nationale du débat public (CNDP), présidée par Chantal Jouanno, a ainsi regretté que le débat sur la vaccination, annoncé par M. Macron le 24 novembre 2020, n’ait pas eu lieu. « Cela aurait été très opportun et tout à fait possible de faire un vrai débat public sur la problématique de la vaccination », a dit Mme Jouanno lors d’une visioconférence de presse.

Pour la vice-présidente de la CNDP, Ilaria Casillo, « on a tendance à croire qu’en situation d’urgence, il faut faire vite et donc sans les citoyens, en mettant en place tout un tas de comités techniques qui conseillent les pouvoirs. Ces comités sont légitimes. Mais de nombreux pays et villes ont adopté une autre approche. Par exemple, au début de la pandémie, à Seattle (États-Unis), il y avait un problème pour savoir où isoler les premières personnes contaminées. Eh bien, cela a été décidé en concertation avec la population. La concertation est donc possible. Et elle est nécessaire parce que certaines décisions limitent la liberté de circulation ou touchent à la scolarisation : on pourrait faire une concertation avec le milieu de l’éducation pour dire comment s’y prendre. En régime d’urgence, on peut se permettre de prendre un petit peu de temps pour se concerter ».

Mme Jouanno a souligné que sur la vaccination, « il est important que les émotions aussi puissent…

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Auteur: Hervé Kempf Reporterre