Végan ? Non mais les plantes souffrent aussi … par Jérôme HENRIQUES

L’une des stratégies argumentatives les plus souvent rencontrées, lorsqu’on parle de souffrance animale (ou de végétarisme), est celle consistant à faire un parallèle avec les végétaux. « Les plantes souffrent aussi », nous rétorque-t-on régulièrement. Pour nos détracteurs, les souffrances animales et végétales se valent, donc rien ne permet aux animalistes (végans/antispécistes) d’affirmer que leur mode de vie est plus vertueux que les autres.

Avant de nous plonger dans le fond, intéressons-nous déjà à la sincérité du propos. S’il est vrai que les plantes souffrent (et de surcroît, d’une manière comparable aux animaux), pourquoi cette souffrance ne fait elle jamais l’objet d’un sujet en soi, d’une argumentation propre (les plantes souffrent, comment limiter leur souffrance …), plutôt que d’être utilisée à chaque fois comme un contre-argument face aux animalistes (une manière de leur renvoyer la balle en clôturant dans le même temps le débat) ?

On n’a jamais vu quelqu’un refuser de tailler ses haies ou tondre sa pelouse, sous prétexte qu’il ne veut pas causer de souffrances (inutiles) aux végétaux concernés. Jamais vu non plus de manifestations devant des fleuristes (« Les fleurs souffrent évitons de les couper ! »), ni d’actions commandos menés par des groupes « plantistes » (le « Plant Liberation Front » par exemple) visant à libérer des plantes de leurs pots pour les remettre dans la nature.

Il faut par ailleurs noter que si la souffrance des plantes existe, elle n’est pas plus imputable aux végétariens qu’aux autres. Au contraire : l’élevage nécessite de nourrir des millions d’animaux avec d’énormes quantités de fourrage, ce qui au final, « tue » bien plus de végétaux que lorsque l’être humain les consomme directement. Quiconque souhaite réduire sa consommation de plantes devrait donc également prôner le végétarisme.

Partant de là, on serait tenté considérer « la…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Jérôme HENRIQUES