Végétarisme, logements rénovés, technologies vertes… les scénarios pour une neutralité carbone en 2050

Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas lu un travail de prospective aussi vaste. Alors que depuis des semaines, les rapports techniques s’empilent à propos du mix énergétique souhaité pour la France (rapports de RTE et de Negawatt), l’Agence de la transition écologique (Ademe) prend le parti de voir « beaucoup plus large » : elle avance que la neutralité carbone est un enjeu qui dépasse largement le seul sujet d’un rapport production/consommation.

Dans ce rapport de près de 700 pages, publié le 30 novembre et intitulé « Transition(s) 2050 », l’Ademe propose quatre scénarios pour quatre tendances de société : un ambitieux « génération sobre » (S1), une « coopération territoriale » (S2), des « technologies vertes » (S3) et enfin un plus hasardeux « pari réparateur » (S4) très intensif technologiquement. Tous sont mis en regard d’un scénario tendanciel, qui ne permet pas de tenir les objectifs bas carbone et « nous envoie dans le mur », rappelle Arnaud Leroy, responsable de l’Ademe.

Une base commune : neutralité carbone et baisse des consommations globales

Premier enseignement : non seulement il est possible d’arriver à une neutralité carbone en 2050, mais il existe différentes voies pour y parvenir. Même le scénario le plus intensif technologiquement (S4) est construit sur la base d’une baisse de 75 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2050 par rapport à 1990, et les renouvelables représentent plus de 75 % d’un mix d’énergie, avec des besoins en énergie qui diminuent de plus d’un quart.

Autre caractéristique partagée : une mobilisation beaucoup plus forte de la biomasse pour les usages non alimentaires et l’utilisation de la forêt et des prairies comme « puits de carbone biologiques ». Tous les scénarios, avec des méthodes différentes, tablent sur une rénovation massive des logements — jusqu’à 90 % du parc —, important levier d’économies d’énergies, mais aussi de bien-être et de justice sociale.

Loin de la foire au gigawatt, « l’enjeu est de ne pas limiter la question de l’avenir de notre pays à une question d’EPR » (le réacteur pressurisé européen), selon Arnaud Leroy. Chaque scénario est aussi « tenu par une cohérence interne », souligne le responsable de l’Ademe. Il est même fait état du besoin de « nouveaux récits », qui résonneraient comme autant de propositions politiques — exclusion faites des plus réactionnaires.

© Rapport de l’Ademe

Deux scénarios sobres, pour…

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Auteur: Grégoire Souchay (Reporterre) Reporterre