Nul ne saurait l’ignorer. Les deux « champions » hexagonaux, multinationales qui réalisent depuis une vingtaine d’années l’essentiel de leur chiffre d’affaires à l’étranger, seraient menacés, selon les éléments de langage élaborés par Veolia, par de surpuissants consortiums chinois décidés à mettre un terme la position dominante de Veolia et Suez. Une assertion qui ne résiste pas à l’examen.
Lire aussi Alain Deneault, « Total, un gouvernement bis », Le Monde diplomatique, août 2018.
Aujourd’hui comme il y a dix ans, à l’échelle mondiale, à peine 5 % des marchés de l’eau et de l’assainissement ont été libéralisés avec des fortunes diverses. Dans le cadre de la gestion de l’eau, le partenariat public-privé (PPP) apparaît pour ce qu’il est en réalité : une branche industrielle de la prestation de services, dont la gestion échappe à la sanction du marché. Chaque continent, sous-continent ou pays, a vu se développer ses champions nationaux, très souvent publics, qui défendent bec et ongles leurs prérogatives.
La cartographie mondiale de ce marché fait apparaître la logique des acteurs qui veulent le conquérir. Globalement non solvable, l’Afrique n’enregistre que quelques contrats, dûment garantis par de l’argent public, dans quelques métropoles de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb. L’Eldorado sud-américain a réservé de cinglantes déconvenues à nos opérateurs qui, après l’euphorie des années 1990, l’ont abandonné dans la confusion — faute, très souvent, de ne pouvoir faire payer des usagers trop peu voire pas du tout solvables.
À partir des années 2000, Veolia comme Suez se sont recentrés sur l’Europe où émergeaient les marchés considérables de la dépollution de l’eau, cette ressource sans cesse plus dégradée, dont la Communauté européenne a décidé de reconquérir la qualité.
Un « péril jaune » imaginaire
Les…
Auteur: Marc Laimé
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