Vers des générations de non-fumeurs : oui, mais comment ?

L’opération Mois sans tabac avait enregistré près de 120 000 inscrits au 31 octobre 2022.

Global Panorama/Wikimedia commons, CC BY-SA

Ce 1er novembre, à l’initiative de Santé publique France, le mois « sans tabac » débute pour une septième édition. Les fumeurs de tous âges sont collectivement invités à ne plus griller une cigarette pendant 30 jours, une démarche qui, selon les organisateurs, multiplie par cinq les chances d’y renoncer définitivement.

Ces dernières années, ce sont en particulier les jeunes qui ont été la cible prioritaire des pouvoirs publics. Le Comité national contre le tabagisme estime qu’ils sont environ 200 000 à commencer à fumer en France chaque année, épinglant il y a quelques temps les buralistes pour leur manque de vigilance.

La première cigarette intervient en moyenne peu après 14 ans. Les enquêtes de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (la dernière date de 2017 en attendant l’analyse de résultats collectés en mars dernier), relais français d’une agence de l’Union européenne, indiquent que cet âge est de plus en plus tardif (un an de plus par rapport à 2005).

Fort de ce constat, le programme national de lutte contre le tabac 2018-2022 se donnait pour ambition que les enfants nés depuis 2014 et qui fêteront leur majorité à partir de 2032 deviennent la première génération d’adultes non-fumeurs. Comment y parvenir ? Vaut-il mieux les encourager ou les contraindre lorsque l’on s’adresse à eux ? Sur Facebook, la distance entre eux et le relais d’un message de santé publique est-elle importante ? Tel a été l’enjeu de nos travaux qui suggèrent que les stratégies à adopter ne sont pas les mêmes selon qui se charge de diffuser le message.

Oscillations stratégiques

Au fur et à mesure des années, les pouvoirs publics ont souvent changé de direction en ce qui concerne leurs campagnes de communication. Dans les années 1970, ils mettaient en avant les conséquences du tabagisme, pour faire davantage appel à la liberté et à la séduction durant la décennie suivante. Les années 1990 ont été celles de la dénormalisation sociale du tabagisme et de la valorisation du non-fumeur. C’est la promotion de la démarche d’arrêt du tabac qui a prévalu dans les années 2000. Depuis 2010, il a beaucoup été question de motivation.

Après avoir suscité la polémique, la campagne de 2010 de l’Association Droits des non-fumeurs a été suspendue.
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Durant toutes ces années une large palette de registres a ainsi été mobilisée. Suggérer une relation de soumission avec des photos d’enfants avec une cigarette à bouche, presque en esclaves sexuels, avait suscité la polémique en 2011. Choquer avec les images présentes sur les paquets de cigarettes, jouer davantage sur l’éducation, avec par exemple le…

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Auteur: Houda Sassi-Chamsi, Doctorante en Sciences de gestion, Université Grenoble Alpes (UGA)