Vers la post-croissance

Un demi-siècle de capitalisme néolibéral a poussé à l’extrême les deux contradictions qui lui sont inhérentes : la dévalorisation de la condition du travail, pourtant seule source de la valeur, et la dégradation de la nature, les deux ensemble étant les conditions de la richesse, selon les mots de William Petty et de Karl Marx. Ces deux contradictions jumelées mènent à l’épuisement des gains de productivité du travail d’un côté et au réchauffement climatique et à l’épuisement de la biodiversité de l’autre. Les choses sont claires : poursuivre le rêve de l’accumulation infinie est une impasse.

C’est la croissance du PIB qui est une illusion, pas le PIB lui-même.

Il faut donc prendre acte du fait que le débat sur la post-croissance est posé. Sans tomber dans une chimère comme celle de la croissance verte ou dans une décroissance uniforme sans transition. Post-croissance a un sens s’il s’agit de sortir de la logique du capitalisme que la croissance sert : bannir le critère du taux de profit devient la priorité, et non pas en finir avec l’indicateur PIB. C’est la croissance de ce dernier qui est une illusion, ce n’est pas le PIB lui-même, qui donne la somme des revenus bruts annuels produits dans l’économie. Aussi, c’est le sous-titre du livre de Tim Jackson, Post-croissance (Actes Sud, 2024), qui est important : Vivre après le capitalisme.


Sur le même sujet : Pourquoi la bifurcation écologique est incontournable

Une institution-clé doit être mise en œuvre pour amorcer ce passage : la planification écologique. Mais plusieurs conditions doivent être réunies. D’abord, l’instauration d’un débat démocratique pour décider des besoins à satisfaire prioritairement. Ensuite, dresser des comptabilités-matières sur…

La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Jean-Marie Harribey