Vers le 7 mars et au-delà

Que donnera la journée du 7 mars ? L’enlisement dans les formes épuisées du « mouvement social » ou bien le « saut qualitatif » que tout le monde espère sans pour autant savoir où trouver l’élan ?

Dans la continuité d’autres analyses et généalogies publiées ces dernières semaines, une contribution de Tous Dehors à prendre la rue et l’au-delà.

Un mois et demi de manifestations massives, des millions de personnes dans la rue, une mobilisation jamais vue depuis trente ans, un pouvoir qui joue le tout pour le tout dans une orgie de vociférations managériales, de mépris et de mensonges digne d’un arracheur de dents. Quelque chose se passe en ce début d’année, mais personne ne sait trop comment s’arrimer à une situation un peu trop gigantesque pour qu’on sache sous quel bon angle la saisir.

Un mois et demi de manifestations massives donc, mais aussi un mois et demi de cette théâtralité sans surprise propre au « mouvement social » où chacun joue une partition éculée. Comme en 2010, lors du mouvement contre la réforme Sarkozy des retraites, les centrales syndicales tiennent entièrement le mouvement, alors que la base espère un tour de force dont elle a le plus grand mal à saisir les contours et que la gauche de tous les futurs compromis espère récolter quelques fruits de la situation en singeant une parodie de rébellion parlementaire.

Mais ce n’est pas que ça. Cette « unité historique » dont se gargarise l’intersyndicale tient par la stratégie d’un nivellement par le bas au niveau de l’engagement, comme des ambitions – condition presque sine qua non du soutien de la CFDT au mouvement. De plus, alors que pour notre génération, le travail tient plus d’un véritable cauchemar qui ne rapporte quasiment rien, les vieux syndicalistes se gargarisent d’une mobilisation exemplaire de bons citoyens-travailleurs qui ne demanderaient, au final, qu’à être respectés pour les nobles services qu’ils rendent au bien-être général de la société. Mais qui peut encore croire à ce genre de fable ?

Ces réflexes de vieux dinosaures de la pacification resteraient sans conséquence si cela ne se doublait pas d’une collaboration ouverte avec les autorités policières. Une rapide revue de presse trouvé sur un blog anarchiste nous le rappelle aisément. « On a été en contact avec la préfecture tout au long de la manifestation. On nous a tenus au courant d’éventuelles populations à risque, avec un nombre approximatif, ce qui nous permet nous aussi de positionner notre…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: dev