L’affaiblissement du rôle des États-Unis est-il inéluctable ?
C’est un flot d’images douloureuses, de l’Ukraine au Proche-Orient, en passant par le Haut-Karabakh, qui se déverse depuis des mois, nourrissant l’idée qu’aucune puissance mondiale n’est susceptible d’arrêter les conflits en cours et que l’ordre international né au lendemain de la guerre froide s’effiloche. Les Américains et leurs alliés européens avaient été confrontés, au début de l’invasion russe en Ukraine, au refus de pays pourtant traditionnellement proches de Washington – les Émirats arabes unis, l’Inde ou la Turquie – d’adopter de véritables politiques de sanctions contre l’agresseur russe.
Avec l’offensive menée par Israël dans la bande de Gaza, Washington est renvoyé à son incapacité à trouver une issue pacifique à cette crise récurrente. « En termes de capacités économique, militaire, technologique, les États-Unis restent la première puissance, mais il leur est plus difficile de tordre le bras à un pays, observe l’historien Pierre Grosser, enseignant à Sciences Po (1). Ils conservent cependant leur pouvoir de dissuasion, comme le montre l’envoi de porte-avions au large des côtes israéliennes, afin d’éviter une extension du conflit entre le Hamas et Israël. »
Au Moyen-Orient, le déclin de la puissance américaine, sérieusement égratignée par la désastreuse invasion irakienne de 2003, remonte à la présidence Obama au début des années 2010. « Les Américains paient le prix de douze ans de désengagement progressif dans la région, marqués par le refus d’agir contre le régime de Damas malgré l’utilisation des armes chimiques, rappelle François Heisbourg conseiller spécial à l’International Institute for Strategic Studies (IISS). Leur retour aujourd’hui se révèle laborieux. Sur le dossier ukrainien, en revanche, ils n’ont eu aucune difficulté à mobiliser leurs alliés…
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Auteur: Olivier Tallès