Vers une désertification scientifique et universitaire du territoire français ?

Nous reproduisons ici l’analyse d’un collectif de géographes mobilisé·es contre la LPPR, pour la défense du service public de l’université et de la recherche. Détails et contact au bas de la page.

1. La remise en cause d’un demi-siècle d’aménagement du territoire

Des inégalités croissantes entre les régions et les départements

L’aménagement du territoire, cette « ardente obligation » selon le mot du général de Gaulle, semble bien mis à mal par la concentration croissante des moyens publics de recherche et de l’enseignement supérieur au profit d’un très petit nombre de campus et d’initiatives d’excellences. Si l’on s’en tient à ces dernières (IDEX), force est de constater qu’elles ne concernent que 5 des 18 régions françaises et aucune en dehors du territoire métropolitain. Les disparités ne sont pas moins considérables à l’intérieur des quelques régions favorisées où ce sont les départements les plus riches et surtout les nouvelles métropoles régionales issues de la fusion des régions antérieures qui concentrent les investissements d’avenir. 

À l’intérieur même de la très riche région francilienne, il existe un déséquilibre patent entre les moyens accordés à quelques établissements, pour la plupart parisiens auxquels s’ajoute le campus de Saclay, et le reste de l’agglomération. En concentrant les moyens de recherche publique au profit d’un nombre infime de territoires métropolitains, la nouvelle loi de programmation pluriannuelle de la recherche tourne résolument le dos à plus d’un demi-siècle d’efforts de décentralisation, de mise en réseau des territoires et de renforcement de la cohésion territoriale.

Vers une politique des « métropoles de déséquilibre »

Les rapports préfigurateurs de la LPR se situent dans la continuité des…

Auteur : gillesmartinet
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