Vers une Haggadah de Pessakh déterritorialisée

C’est lundi de Pâques. Férié. Depuis mercredi dernier, et jusqu’au jeudi 13 avril, c’est Pessakh qui commémore l’exode hors d’Egypte. Nous avons reçu ce texte dans lequel se rassemblent une méditation sur l’exode ainsi que sur le sens d’une tradition en perpétuel mouvement. D’une remémoration de la sortie d’Egypte sous la conduite de Moïse, le texte s’interroge, sur ce qui nous reste de printemps, sur la situation des personnes exilées, et des formes de résistance et d’hospitalité qui s’organisent pour leur ouvrir les portes.

Tout d’abord, cette phrase, lue dans un article de Cesare Pavese datant de 1941, sur le roman Moby Dick, d’Herman Melville :

…Car avoir une tradition n’est pas suffisant, c’est seulement en la cherchant qu’on peut la vivre.

Une tradition, en somme, qui pour être vivante serait toujours à reprendre, et à réinventer…

Et puis, cet autre passage, lu ailleurs, comme pour se rappeler de quoi il sera ici question :

Laissant son peuple dans la vallée, Moïse était monté sur le mont Horeb pour recevoir la Torah, la ’loi’. Il s’était attardé. Il redoutait maintenant son retour au campement, se demandant comment l’accueilleraient ces centaines de milliers d’esclaves libérés du joug égyptien, ce peuple fruste et violent, endurci par des siècles d’esclavage. C’est alors que Moïse a demandé à Dieu : 

« Je vais revenir vers le enfants d’Israël. Je leur dirai que le dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. Ils me demanderont : « Quel est son nom ? » Que leur dirais-je alors ? »

Et Dieu répond à Moïse :

« « Je suis celui qui est. » C’est cela que tu répondras aux enfants d’Israël. « Je suis » m’a envoyé vers vous. »

(Exode, 3, 13-14)

Tobie Nathan, ethnopsychiatre juif égyptien, précise le sens de sa traduction, dans ses Secrets de Thérapeute :

En hébreu : Ehyeh asher ehyeh, que j’ai traduit par « Je suis celui qui est. »

Et…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: dev