Un procès révélateur d’une stratégie de répression politique
Après un premier renvoi en octobre dernier, et malgré la promesse d’une audience spécifiquement consacrée à leur affaire, les 13 prévenu·es, leurs avocat·es et leurs témoins ont dû attendre plus de quatre heures avant l’ouverture du procès le vendredi 23 mai. Ce déroulé chaotique, à l’image de la récente dissolution de la Jeune Garde ou des menaces pesant sur Urgence Palestine, illustre une forme de harcèlement judiciaire à l’encontre des mouvements progressistes et de leurs militant·es. À l’issue de l’audience, la procureure avait requis une amende de 2 000 euros par personne, soit un total de 26 000 euros et l’interdiction de paraître sur la zone aéroportuaire du Bourget pendant deux ans.
Quand prendre la parole devient un délit
Parmi les personnes accusées figure Lou Chesné, porte-parole d’Attac. C’est la première fois qu’une personne est poursuivie pour avoir simplement pris la parole au nom de l’association, dans le cadre de sa liberté d’expression.
« 24 heures de garde à vue et un procès pour avoir dit quelques phrases sur l’impact écocidaire du mode de vie des ultra-riches, soutenu par des niches fiscales : c’est une atteinte manifeste et choquante à la liberté d’expression », s’indigne Lou Chesné.

« La dernière fois, on nous a dit que ce n’était pas la bonne manière d’agir… Alors, on a tout essayé. En vain », a-t-elle ajouté.
L’urgence climatique au cœur du procès
Trois témoins sont venus rappeler le contexte d’urgence climatique et sociale dans lequel cette action s’inscrivait :

« Tout en haut, on a une élite dont le mode de vie promeut un modèle ostentatoire et destructeur. » signale Hervé Kempf, auteur de Comment les riches ravagent la planète.

Julie Deshayes, océanographe et climatologue est intervenue quant à elle pour « alerter sur le dérèglement climatique et ses…
Auteur: Attac France