Victoria Nuland : L'Ukraine possède des "installations de recherche biologique" et craint que la Russie ne s'en empare. — Glenn GREENWALD

Les « vérificateurs de faits » autoproclamés de la presse commerciale américaine ont passé deux semaines à qualifier de désinformation et de fausse théorie du complot l’affirmation selon laquelle l’Ukraine disposerait de laboratoires d’armes biologiques, seule ou avec le soutien des États-Unis. Ils n’ont jamais présenté de preuves à l’appui – comment pouvaient-ils le savoir ? et comment pouvaient-ils prouver le contraire ? – mais ils l’ont néanmoins affirmé avec le ton d’autorité et d’assurance qui les caractérise, ainsi que leur droit autoproclamé de décréter la vérité, en qualifiant définitivement ces affirmations de fausses.

Les affirmations selon lesquelles l’Ukraine possède actuellement des laboratoires d’armes biologiques dangereuses sont venues de la Russie et de la Chine. Le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé ce mois-ci : « Les États-Unis ont sous leur contrôle 336 laboratoires dans 30 pays, dont 26 rien qu’en Ukraine. » Le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que « la Russie a obtenu des documents prouvant que des laboratoires biologiques ukrainiens situés près des frontières russes travaillaient au développement de composants d’armes biologiques. » De telles affirmations méritent le même niveau de scepticisme que les démentis américains : à savoir qu’il ne faut pas croire que tout cela est vrai ou faux en l’absence de preuves. Pourtant, les vérificateurs de faits américains se sont consciencieusement et par réflexe rangés du côté du gouvernement américain pour déclarer que de telles affirmations étaient de la « désinformation » et pour les tourner en dérision en les qualifiant de théories du complot de Qanon.

Malheureusement pour ce système de propagande qui se fait passer pour une vérification neutre et rigoureuse des faits, le fonctionnaire néocon qui a longtemps été en charge de la politique américaine en Ukraine a témoigné lundi devant la commission des affaires étrangères du Sénat et a fortement suggéré que ces affirmations sont, au moins en partie, vraies. Hier après-midi, la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland a comparu devant la commission sénatoriale des affaires étrangères. Le sénateur Marco Rubio (Républicain-Floride), espérant démentir les affirmations de plus en plus nombreuses selon lesquelles il y aurait des laboratoires d’armes chimiques en Ukraine, a demandé à Nuland d’un air suffisant : « L’Ukraine a-t-elle des armes chimiques ou biologiques ? »

Rubio s’attendait sans doute à un…

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Auteur: Glenn GREENWALD Le grand soir