30 avril 2021 à 10h19,
Mis à jour le 30 avril 2021 à 10h55
Durée de lecture : 3 minutes
Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), reportage
« C’est un cargo, mais avec deux mâts, des voiles et des capacités de production électrique. » Voilà comment Loïc Briand, directeur général de l’armement maritime, présente son voilier cargo Grain de Sail, un navire de charge moderne dont une partie de la structure est héritée des grands voiliers du XVIIIe siècle. Amarré à Saint-Malo en cette journée de mi-avril, ce cargo à voiles de 24 mètres de long et 50 tonnes de cale attend son départ prévu dans quelques heures.
Son objectif : décarboner le commerce maritime en commençant par le café, le cacao et le vin. Des marchandises très émettrices en CO2, puisque produites à l’autre bout du monde à l’aide d’un acheminement très gourmand (porte-conteneurs, camions, grues, etc.). Après quatre années de recherche et développement, l’entreprise bretonne, située à Morlaix (Finistère), a mis au point ce voilier en reprenant les principes séculaires de la propulsion vélique et en adaptant le bateau aux contraintes modernes.
Le voilier cargo comme alternative maritime aux énergies fossiles est un exemple typique de « rétro-innovation ». Un concept consistant à puiser dans le grand inventaire des anciennes inventions désormais délaissées, afin de trouver les solutions de demain.
L’enjeu est crucial : selon l’Organisation maritime internationale (OMI), les émissions de CO2 du transport maritime représentaient 2,89 % des émissions mondiales en 2018. Sans compter les particules fines et les émissions d’azote venues de la combustion du fuel lourd qui alimentent les moteurs des gros porteurs, ni les pollutions du fait du rejet en mer, accidentel ou non, de ces hydrocarbures.
Cap sur New York, l’Amérique latine puis la France
Face à un secteur de plus en plus polluant, le voilier cargo de Grain de Sail constitue une alternative sérieuse. Le navire part de Bretagne la cale chargée de vins bio français. Première destination : New York, pour vendre jusqu’à 15 000 bouteilles. Puis cap sur l’Amérique latine, pour acheter de la masse de cacao et du café vert, avant de retourner en France pour transformer et vendre les produits. À l’arrivée, les tablettes de chocolat sont vendues autour de 3 euros. La durée du voyage est de trois mois environ, avec des variations de quelques jours selon la météo et le vent.
Outre…
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Auteur: Romain Salas Reporterre