Vincenzo Vecchi : la cour de justice européenne autorise la France à extrader l'ancien activiste

Nos lectrices et lecteurs connaissent l’affaire Vincenzo Vecchi. Cet ancien activiste italien installé en Bretagne depuis de longues années est réclamé par la justice italienne pour sa participation aux journées de Gênes en 2001. En effet, Vecchi a été condamné à 12 ans et six mois de prison en vertu d’une loi datant de la période fasciste. Le délit de « dévastation et saccage » a ceci de pratique qu’il suffit d’avoir été présent sur le lieu d’une émeute pour être reconnu responsable de tout ce qui s’y est passé. À deux reprises, la justice française a estimé que cette loi n’était pas applicable dans le droit français et a donc refusé son expulsion. A chaque fois, le procureur a néanmoins fait appel et ce jusqu’en cassation. Le 20 décembre dernier, c’était la cour de justice européenne qui était sollicitée pour avis : peut-on appliquer en France une loi italienne anachronique ?

Le 14 juillet dernier, l’institution européenne a rendu son verdict : la France peut légalement renvoyer M. Vecchi en Italie. Nous nous sommes entretenus avec des membres de son comité de soutien afin qu’ils nous expliquent plus précisément les enjeux de cette décision pour l’ancien activiste italien mais aussi pour la jurisprudence européenne. Ils prévoient par ailleurs de nouvelles mobilisations de soutien dans les semaines à venir.

Bonjour et merci d’avoir accepté de répondre une nouvelle fois à nos questions. Même si nombre de lecteurs et de lectrices de Lundimatin sont probablement au courant de ce que risque Vincenzo Vecchi, menacé d’’un long emprisonnement pour sa participation à une manifestation il y a plus de vingt ans, pouvez-vous nous rappeler la genèse de cette affaire ?
Vincenzo Vecchi est sous le coup d’un Mandat d’Arrêt Européen (MAE) émis par la justice italienne. Il a été arrêté le 8 août 2019 alors qu’il s’était réfugié en Bretagne pour échapper à la condamnation inique de douze ans et demis d’emprisonnement pour avoir participé aux manifestations du contre-sommet du G8 à Gênes en 2001.

Il faut rappeler que dans le contexte de violences policières des manifestations du contre-sommet du G8 à Gênes, Vincenzo Vecchi n’a blessé ni agressé personne. Seuls des délits matériels lui étaient reprochés, y compris ceux commis par d’autres autour de lui dans la manifestation. Il a été condamné pour des faits de « dévastation et pillage », une loi datant du code Rocco sous le régime fasciste de Mussolini, loi…

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Auteur: lundimatin