Violences conjugales : le 3919 menacé par l’ouverture à la concurrence

 

Soumettre l’écoute des victimes de violences conjugales à une logique de rentabilité. C’est ce qu’il pourrait se produire si le gouvernement maintenait sa décision d’ouvrir un marché public pour la gestion du 3919, le numéro national d’écoute dédié aux victimes de violences conjugales. La Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) et ses associations partenaires demandent au gouvernement de renoncer à son projet de marché public et de leur verser une subvention complémentaire.

« Un marché public réduirait la qualité du 3919 qui apporte écoute, soutien psychologique, conseils, premières informations juridiques et sociales au service des appelantes et de leurs proches », alerte une pétition lancée par Solidarité Femmes le 14 novembre. Confier le 3919 à un opérateur privé pourrait aussi anéantir l’expertise et le réseau développés par la FNSF depuis 1992. Le 3919 s’appuie en effet aujourd’hui sur le travail de 73 associations de terrain dans toute la France. Chaque semaine, elles prennent en charge 2 000 appels d’urgence en moyenne, et jusqu’à 5 000 lors du premier confinement.

« Quiconque s’est intéressé à la question de l’emprise comprendra qu’il faut parcourir un long chemin pour sortir de la violence et que la qualité de l’accompagnement est ainsi cruciale », s’inquiète une tribune publiée sur le site du Monde et signée par plusieurs personnalités. Par ailleurs, la FNSF craint de devenir prestataire de l’État et de perdre en indépendance si elle remportait l’appel d’offres, alors que le 3919 est né d’une démarche militante.

Cette décision fait suite à la demande de la FNSF d’obtenir des subventions complémentaires de la part de l’État afin que le numéro puisse être ouvert tous les jours et 24 h/24. Selon le gouvernement, l’ouverture d’un marché public est nécessaire pour augmenter ces subventions tout en restant dans un cadre…

Auteur: Pauline Verge
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