« Imaginez une cage invisible, un labyrinthe sans issue construit avec précision, emprisonnant les victimes sans qu’elles ne se rendent compte. Un silence assourdissant règne, et l’on entend que l’écho lointain des pas d’un homme dans l’escalier, le déclic de sa clef sur la porte, son rythme de la respiration qui signale un danger. Une femme et un enfant sont pétrifiés. C’est la réalité que vivent des centaines de milliers de femmes et d’enfants en France. » C’est par ces mots, que la chercheuse Andreea Gruev-Vintila, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Nanterre et autrice du livre « Le contrôle coercitif au cœur de la violence conjugale. Des avancées scientifiques aux avancées juridiques » a commencé son audition le jeudi 20 mars 2025 au Sénat lors du colloque sur le concept de contrôle coercitif et son application judiciaire.
Cette notion, mentionnée dès les années 1970 dans la littérature féministe, a été théorisée en 2007 par le sociologue américain Evan Stark. Elle recouvre des violences conjugales qui prennent la forme de régulations constantes imposées aux femmes par leur conjoint, ce qui aboutit à une forme de « captivité et d’assujettissement total des victimes progressivement privées de toute autonomie ».
Les sénateurs et sénatrices de la délégation aux droits des femmes et de la commission des Lois souhaitaient auditionner des spécialistes de la notion de « contrôle coercitif »…
Auteur: Emile Boissel-Dombreval