Violences d'extrême droite : « Plus on va entendre des discours à la Zemmour, plus ils vont se penser forts »

« Pour eux, la seule voie, c’est le soulèvement. Un scénario de guerre civile. » Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques, craint la montée de la violence des groupuscules d’extrême droite, mus par une idéologie qui mène au terrorisme. Depuis 2017, neuf projets d’attentats d’ultradroite ont été publiquement déjoués.

Dans un rapport parlementaire de 2019 « sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite » en France, les députés identifient deux menaces terroristes distinctes : l’une provenant des groupes survivalistes, se voyant « en guerre contre le péril étranger » et voulant « riposter », l’autre de « loups solitaires », dont l’idéologie a été nourrie de leur appartenance ou d’une proximité à des groupes d’ultradroite. C’est le cas de Maxime Brunerie, proche du groupuscule néonazi « Unité radicale », qui avait envisager d’assassiner Jacques Chirac en 2002.

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En 2002, Maxime Brunerie, 25 ans, décide de tuer Jacques Chirac, largement réélu face à Jean-Marie Le Pen. Il choisit la date symbolique du 14 Juillet et son traditionnel défilé pour, armé d’une carabine, tirer sur le Président, qu’il manque. Il appartenait à la mouvance néonazie et était proche du groupe « Unité radicale ». Condamné à dix ans de prison, il est libéré le 3 août 2009.

Derrière les neuf attentats déjoués, des groupes et des individus aux profils variés : mineurs ou retraités, anciens militaires ou cadres d’entreprises, il est difficile d’établir un « profil type » du potentiel terroriste d’extrême droite. Si leurs cibles sont variées, la ligne est commune : la haine de l’autre – du Musulman, du Juif, de l’homosexuel, de la gauche – et une vision violente de l’action politique.

« Il faut s’attendre à ce que cette augmentation des violences continue »

En 2019, un retraité et ancien candidat du Front national s’attaque à une mosquée à Bayonne. Porté par des idées islamophobes, il voulait « venger l’incendie de Notre-Dame ». Il tente de mettre le feu au lieu de culte, avant de tirer sur des fidèles. Deux personnes sont blessées. « Il faut s’attendre à ce que cette augmentation des violences continue », juge Jean-Yves Camus. Ce qu’ils estiment être des maux, comme le multiculturalisme, « ne peuvent pas selon eux être combattus par le politique ».

La diversification des profils inquiète. Pourtant, pour le…

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Auteur: Agathe Breton