Violences policières : le bilan des secouristes volontaires

Un street médic à Toulouse, en décembre 2019. – © Alain Pitton/Reporterre

Libertés

Les « street medics » ont publié leur bilan des violences policières. En un an, le collectif — qui rassemble des soignants bénévoles durant les manifestations — a pris en charge 2 841 personnes et en a comptabilisé 29 500 touchées par les gaz lacrymogènes. Ces chiffres ont été établis grâce aux bilans journaliers de quatre-vingt-sept équipes différentes réalisés entre le 23 février 2019 et le 14 mars 2020. Soit la période du mouvement des Gilets jaunes et des manifestations contre la réforme des retraites.

  • l’essentiel des victimes prises en charge (92,9 %) ont été blessées par les armes, manœuvres et actions des forces de l’ordre ;
  • les deux tiers (66,7 %) des blessures sont traumatiques, touchant les membres et la tête. Elles ont été provoquées par des frappes de tonfa et de matraque, lanceurs de LBD et jets de grenades cinétiques ;
  • plus d’une blessure sur six (18,1 %) concerne la tête ;
  • on compte un tiers (32,5 %) de troubles non traumatiques, principalement respiratoires et anxieux causés par l’exposition aux gaz lacrymogènes ;
  • dans l’ensemble, 9,7 % des victimes ont nécessité une prise en charge professionnelle ou médicale d’urgence.

L’Observatoire national des « street medics », qui a publié cette enquête, estime que les chiffres sont sous-estimés car beaucoup de personnes blessées ne sont pas prises en charge, ni par les secouristes volontaires ni à l’hôpital. « On peut estimer qu’il y aurait dix fois plus de victimes que recensées », explique Vincent, membre de l’Observatoire joint au téléphone par Reporterre.

Pour information, l’utilisation de grenades lacrymogènes a été très forte durant cette période de mobilisation sociale : jusqu’à 10 000 la seule journée du 1er décembre 2018.

Cela amène à une « profonde prise de conscience des conséquences [de ces risques] sur l’exercice des droits des manifestants et à l’essentiel contrôle démocratique que doit exercer la société civile sur l’emploi de la force publique réalisée en son nom », assure l’Observatoire.

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Auteur: Reporterre