Les effets du mouvement #MeToo en France semblent redoubler ces derniers mois. Affaires Gérard Depardieu, Benoît Jacquot, ou Gérard Miller, les révélations de violences sexistes et sexuelles se multiplient dans le monde des médias et du cinéma.
Du côté des professionnels de la santé mentale, nombre d’entre eux remarquent ces dernières années une hausse des consultations concernant des violences sexuelles. Un récent rapport du ministère de l’Intérieur souligne aussi une hausse particulièrement inquiétante : en 2023, 114 100 plaintes pour violences sexuelles ont été enregistrées par les services de gendarmerie et de police en France.
Si les témoignages de personnalités publiques participent sûrement à la libération de la parole et de l’écoute, il reste encore à accroître la prise de conscience générale des enjeux pour les personnes concernées de rompre leur silence et la responsabilité des professionnels de soin psychique de les soutenir.
Les violences réduisent au silence
Le traumatisme psychique lié à des violences sexuelles a quelque chose d’universel : il ravage l’intimité et expose à la sidération, à la confusion, au silence.
Lorsqu’elles décident d’en parler, des femmes demandent parfois en consultation à qui leur silence profite : à celui ou ceux qui les ont laissées sans voix, ou dans des proportions inconnues, à elles aussi. « Est-ce que c’est réel ? », « Est-ce que c’est grave ? », « Pourquoi moi ? », sont des questions récurrentes.
En parler tardivement correspond à la temporalité nécessaire de celle qui ne voulait d’abord pas y croire et qui a préféré le déni. Parfois, c’est au prix de souffrir de déréalisation, de…
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Auteur: Laure Westphal, Psychologue clinicienne, Docteure en psychopathologie et psychanalyse, Enseignante, Chercheuse associée, Sciences Po