Une de nos rédactrices brise le silence sur les violences sexuelles et psychologiques qu’elle a subies. Avec une honnêteté désarmante, elle raconte son parcours, de la culpabilité initiale à la prise de conscience féministe. Un récit intime et universel qui dénonce la banalisation des violences envers les femmes et appelle à une remise en question profonde de notre société. Témoignage.
Avec la parole des femmes qui se libère, je me rends compte que de nombreuses situations que j’ai vécues plus jeune étaient inacceptables. À l’époque, quand je ressentais un profond mal-être face à certains comportements abusifs, je me disais que c’était de ma faute. Parce que la société considérait ces comportements comme « normaux », je pensais que j’étais trop sensible, que j’exagérais. Dire « non », c’était risquer de passer pour une folle, une hystérique.
Aujourd’hui, en entendant tant d’autres femmes raconter des histoires similaires, je me rends compte que nous avons été nombreuses à devoir nous taire, à accepter l’inacceptable, souvent pendant des années. Comme si nos corps et nos individualités ne nous appartenaient pas.
D’abord prendre conscience de nos blessures invisibles
Alors oui, j’ai mes problèmes, comme tout le monde. Mais ce qui me fascine aujourd’hui, c’est de voir à quel point la bienveillance est devenue une priorité pour moi. Dans mes relations, qu’elles soient amicales ou amoureuses, c’est ce qui m’attire le plus. Pas de chance, ce n’est pas vraiment ce qui est valorisé par la société.
En ce qui me concerne, je vois peu à peu les bienfaits à déterrer les vieux traumatismes qui m’ont inconsciemment conduit à répéter pendant longtemps les mêmes schémas destructeurs, jusqu’à ce que je décide enfin d’arrêter de fuir et de…
Auteur: Mr M.