Virées nocturnes au stade de la Mosson

Alors que le club de foot du MHSC jouera à Pérols à partir de 2024 (lire Replica #1), voici un texte en forme d’hommage au stade de la Mosson, qui est pour trois ans encore la vitrine du quartier de la Paillade.

Août 2007. La France s’apprête à accueillir la Coupe du monde de rugby. Quatre rencontres sont programmées au stade de la Mosson. Comme souvent, avec mes amis, nous passons la journée à jouer au foot sur les terrains mitoyens à la Mosson. En revenant, on trouve une coursive entrouverte, côté Butte. Le stade est en travaux, pour être mis aux normes. Nous jetons un œil. Personne. Les ouvriers sont partis. Nous refermons la porte sans la claquer, histoire de rester les seuls à savoir ça. Puis nous rentrons chez moi en attendant la nuit.

Vers minuit, la porte est telle qu’on l’a laissée. Personne. Le stade est à nous. Mes potes Nass et Anton, mon frère Nico et moi descendons la Butte et investissons le terrain comme des fans de Michael Jackson se précipiteraient pour être au premier rang de la fosse. Malheureusement, ils ont enlevé les cages. C’est con, la pelouse des pros semble nous rendre plus précis. Nous multiplions les allers-retours avec de longues passes transversales. La première reprise de volée claque violemment un panneau publicitaire. Au bruit que ça fait, s’il y a quelqu’un, on est foutus. Nous restons figés un petit moment, prêts à se faire cueillir. Mais non. Vraiment personne.

Nous jouons jusqu’à épuisement et ne voulons pas mettre fin à ce moment. D’autant qu’on a de la chance, personne n’a éteint la lumière du terrain de rugby à côté (car oui, il y a un terrain de rugby à côté). Nous décidons de passer la nuit ici. On s’allonge d’abord dans le rond central, avant de se décaler dans les six mètres, côté Butte. Trop de vent. Malgré le froid, nous arrivons à nous endormir. La rosée du matin nous glace. Au réveil, un agent de sécurité vient vers nous, accompagné de son berger allemand. On ne fait pas trop les malins, nous sommes juste des supporters qui avons voulu se faire un kif après avoir vu une porte ouverte. Rien de bien méchant. Le gars sourit et nous fait sortir par là où nous sommes entrés. Merci monsieur. Et pensez bien à fermer la coursive, hein.

Une anecdote pareille, ça fait rêver les frangins. Comme moi, mes quatre frères sont fous du MHSC. L’un d’eux, Ben, est fou tout court. Et depuis qu’il vit en Norvège, Montpellier lui manque. Alors le 8 mai 2010, au retour d’une belle victoire 2-1 contre Lorient qui nous rapproche…

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Auteur: Matt