Il a souvent été suggéré que l’ancêtre de tous les primates était solitaire et que d’autres formes d’organisation sociale ont évolué plus tard. Or, pour la première fois, notre étude publiée fin 2023 a montré que l’ancêtre des primates, vivant il y a 70 millions d’années, avait en fait une organisation sociale variable avec environ 85 % des individus vivant en paire composée d’un mâle et d’une femelle et seulement 15 % des individus optant pour un mode de vie solitaire. Ces nouvelles découvertes bousculent donc notre compréhension de l’évolution sociale des primates et de l’homme.
Les systèmes sociaux sont constitués de différentes composantes, notamment l’organisation sociale (composition du groupe), la structure sociale (interactions entre les individus), le système de soins (qui s’occupe des nourrissons) et le système d’accouplement (qui s’accouple avec qui). Il a été avancé que ces composantes devraient être étudiées indépendamment les unes des autres pour comprendre l’évolution sociale, en particulier chez les primates. Par exemple, la vie en paire en tant que forme d’organisation sociale a souvent été assimilée à la monogamie, même si la monogamie fait référence à un système d’accouplement. Il est important de noter que les espèces vivant en paire peuvent varier considérablement dans leur système d’accouplement, par exemple dans le degré de paternité hors paire.
Une histoire de souris et de variation
L’organisation sociale décrit la taille, la composition sexuelle et la cohésion spatio-temporelle d’un groupe. Il existe trois grandes catégories d’organisation sociale : la vie solitaire (les mâles et les femelles vivent seuls avec ou sans progéniture à charge), la vie en paire (un mâle et une femelle vivant ensemble) ou la vie en groupe (un mâle et plusieurs femelles, une femelle avec plusieurs mâles, un groupe de mâles, un groupe de femelles ou un…
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Auteur: Charlotte-Anaïs Olivier, Doctorante, Université de Strasbourg