Voici comment les pétrolières nous attribuent la responsabilité des changements climatiques

La réponse politique à la crise climatique demeure largement insuffisante face à l’accélération et à l’intensification des phénomènes de canicule, d’ouragans d’inondations ou de feux de forêt.

Cette inertie s’explique, entre autres, par l’emprise des intérêts fossiles sur les décideurs politiques, et l’influence prépondérante des industries polluantes au sein des cercles de pouvoir en Amérique du Nord, chez ceux et celles qui font les lois ou les mettent en application.

Pour sécuriser leurs intérêts, ces industries utilisent deux types de discours. Tout d’abord, elles discréditent et marginalisent les enjeux écologiques. On n’a qu’à penser, par exemple, aux actions menées par les compagnies pétrolières et gazières contre les politiques climatiques. On l’a vu à Seattle aux États-Unis : des lobbyistes ont été embauchés pour torpiller des politiques pro-environnementales adoptées par la Ville, et des influenceurs Instagram ont été payés pour faire la promotion du gaz.

Dans un deuxième temps, ces industriels s’emploient à convaincre que leurs activités polluantes sont compatibles avec la gestion de la crise climatique et environnementale. Ces stratégies de changement d’image s’inscrivent dans une dynamique plus large de « greenwashing » des activités extractivistes. Sur les trois dernières décennies, les cinq plus grandes compagnies pétrolières américaines ont ainsi dépensé plus de 3 milliards US$ en marketing et donations pour renforcer leur communication auprès du grand public et des décideurs politiques.

Le citoyen responsable de freiner la crise climatique

Une stratégie rhétorique particulièrement significative de l’industrie pétrolière est l’attribution de la responsabilité de l’atténuation et de l’adaptation aux changements climatiques au niveau individuel.

Ainsi, en faisant porter la charge de réduire la pollution et les émissions de gaz à effets…

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Auteur: Sarah M. Munoz, Doctoral researcher in Political Science / Doctorante en Science Politique, Université de Montréal