Voici la façon dont la CIA a mené des expériences secrètes avec du LSD sur des citoyens étasuniens non volontaires — Anastasia SAFRONOVA

Après la Seconde Guerre mondiale, la possibilité de prendre le contrôle de l’esprit d’une personne est devenue l’un des principaux objectifs des services de renseignement. Au milieu de jeux d’espionnage sans fin, la capacité de faire dire à quelqu’un toute la vérité lors d’un interrogatoire, ou d’effacer la personnalité d’un sujet pour en imposer une autre – peut-être, une personnalité contrôlée – est devenue assez attrayante pour les services secrets.

En 1979, John Marks, ancien fonctionnaire du département d’État des EU, a publié un livre intitulé The Search for the « Manchurian Candidate » (La recherche du « candidat mandchou »), qui portait sur les expériences de manipulation mentale de la CIA et se fondait sur des documents de l’agence publiés dans le cadre de la loi sur la liberté d’information.

L’expression « Candidat Mandchou » est née du titre d’un roman de Richard Condon, publié pour la première fois en 1959, qui raconte l’histoire d’un soldat étasunien ayant subi un lavage de cerveau et transformé en assassin par les communistes. À l’époque, la crainte que les rivaux de l’Amérique puissent utiliser de telles techniques n’était pas seulement un fantasme fictionnel, mais un sujet de préoccupation très sérieux.

Voici comment John Marks décrit la situation : « En 1947, la loi sur la sécurité nationale a créé non seulement la CIA mais aussi le Conseil de sécurité nationale, en somme, la structure de commandement de la guerre froide. Les dirigeants de l’Office of Strategic Services en temps de guerre, comme William Donovan et Allen Dulles, ont exercé un lobbying fébrile en faveur de cette loi. Les responsables de la nouvelle structure de commandement ne tardèrent pas à mettre en pratique leurs craintes et leurs notions grandioses. Réagissant à la menace perçue, ils ont adopté une attitude impitoyable et belliqueuse à l’égard de quiconque était considéré comme un ennemi, en particulier l’Union soviétique. Ils ont pris sur eux de combattre le communisme et tout ce qui pouvait mener au communisme partout dans le monde. »

En 1975, un comité restreint du Sénat des EU, présidé par le sénateur démocrate de l’Idaho Frank Church, s’est penché sur les éventuels abus commis par les services de renseignement dans le passé. Elle s’inscrivait dans le cadre de l’« Année du renseignement », une série d’enquêtes sur les opérations comprenant « des activités illégales, inappropriées ou contraires à l’éthique », comme…

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Auteur: Anastasia SAFRONOVA Le grand soir