Voiture, viande et tabac : les « vrais » mecs polluent plus

Conduire des voitures, une passion toute masculine ? Ce cliché se révèle plutôt véridique si l’on en croit une étude (en anglais) publiée en juillet 2021 dans le Journal of industrial ecology, revue scientifique affiliée à l’université de Yale, aux États-Unis. À l’origine, les trois chercheurs suédois ayant mené ce travail, Annika Carlsson Kanyama, René Benders et Jonas Nässén, comptaient réfléchir à comment réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par les ménages en Suède. Mais c’est un résultat corollaire de leur rapport qui a particulièrement attiré leur attention : pour un niveau de dépenses à peu près égal, les hommes émettent 16 % de CO2 de plus que les femmes, notamment en raison de leur usage plus prononcé des véhicules à quatre roues. Pour le dire autrement, un Suédois émet 10 tonnes de gaz à effet de serre tous les ans, contre 8,5 pour une Suédoise.

L’équipe de recherche a analysé des données de 2016, fournies par l’État suédois, concernant la consommation des femmes et des hommes célibataires dans le pays scandinave. 217 produits et services ont été pris en compte pour cette étude : alimentation, alcool, vêtements, décoration, voyages, modes de transport, dépenses de santé… Il ressort clairement de leur rapport que les Suédois consomment plus d’alcool, de tabac et de viande que les Suédoises — pour rappel, la consommation et la production de viande sont responsables de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Ils conduisent en outre plus fréquemment une voiture, dépensant ainsi 70 % de plus de carburant que les femmes, et voyagent davantage. Les femmes, elles, investissent plus dans les produits laitiers (largement sources de pollution), la décoration, les vêtements, ou encore la santé.

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Les conclusions de cette étude corroborent d’autres travaux scientifiques consacrés à la répartition genrée de la pollution. En novembre 2021, des chercheurs britanniques montraient par exemple que le régime alimentaire des hommes émettait 41 % de plus de gaz à effet de serre que celui des femmes, notamment en raison de leur consommation plus élevée de viande. « Les résultats obtenus par les chercheurs suédois ne me surprennent pas du tout : ils sont assez cohérents avec tout ce qui existe dans la littérature scientifique concernant les différences entre les hommes et les femmes à ce niveau-là », confirme à Reporterre

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Auteur: Amélie Quentel Reporterre